Trois maires pro-kurdes démis de leurs fonctions par le gouvernement turc

Un policier à Diyarbakir, le 19 août 2019.
Un policier à Diyarbakir, le 19 août 2019. Tous droits réservés REUTERS/Sertac Kayar
Par Euronews avec AFP
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Membres du parti pro-kurde HDP, les trois hommes sont accusés par Ankara d'appartenance à une "organisation terroriste". Ils ont été remplacés par des administrateurs du gouvernement.

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Le gouvernement turc accentue la pression sur les élus pro-kurdes. Trois maires issus du HDP, le Parti démocratique des peuples, ont été démis de leurs fonctions dans la nuit de dimanche à lundi.

Adnan Selçuk Mizrakli, Ahmet Türk, et Bedia Özgökçe Ertan avaient tous trois été élus le 31 mars dernier, dans des villes du sud-est du pays. Selon un communiqué diffusé par le ministère de l'Intérieur, ils sont poursuivis dans plusieurs affaires notamment pour "appartenance à une organisation terroriste" et "propagande terroriste".

Principal parti pro-kurde turc, le HDP fait l'objet d'une forte répression depuis 2016. Le gouvernement l'accuse d'être lié au PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, une organisation classée "terroriste" par Ankara.

Adnan Selçuk Mizrakli avait récolté 63% des voix, à Diyarbakir, la "capitale" du sud-est à majorité kurde. Il dénonce "un séisme politique" : "Tout comme le tremblement de terre du 17 août 1999 avait marqué l'histoire du pays, cet incident restera dans les mémoires comme le séisme du 19 août, au regard des valeurs démocratiques et politiques de la Turquie et de l'Etat de droit."

Les trois hommes ont pour l'heure été remplacés par les gouverneurs de leurs provinces respectives, nommés par le gouvernement, selon le ministère de l'Intérieur.

Des purges dans les milieux prokurdes

Plusieurs centaines de personnes se sont réunies pour manifester devant la mairie de Diyarbakir, mais ont été dispersées par des canons à eau. Deux personnes ont été légèrement blessées, selon un correspondant de l'AFP sur place.

En avril déjà, le Haut comité électoral (YSK) avait annulé l'élection de candidats HDP dans six districts, décidant de ne pas délivrer de mandat aux candidats qui avaient été limogés par décret-loi dans le cadre des purges déclenchées après le putsch manqué de juillet 2016.

La tentative de coup d'Etat est imputée par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen, qui nie toute implication, mais outre ses partisans présumés, ces purges ont frappé de plein fouet les milieux prokurdes.

Le HDP a dénoncé dans un communiqué un "geste clairement hostile à la volonté politique du peuple kurde" et appelé tous ceux qui se sont opposés au parti au pouvoir au moment des élections du 31 mars à se mobiliser.

Selon le ministère turc de l'intérieur, 418 personnes ont également été arrêtées lundi dans une vaste opération anti-PKK menée à travers le pays.

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