Arrestations de pro-Navalny : les détenus s'entassent en Russie

Des détenus dans un fourgon de police en Russie
Des détenus dans un fourgon de police en Russie Tous droits réservés Filip Kuznyecov
Par Julien Pavy
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Des détenus dormant dans les couloirs de commissariats surpeuplés ou obligés de rester près de 24 heures dans des fourgons surchargés... Les témoignages affluent après les arrestations de partisans d'Alexeï Navalny.

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Des manifestants entassés dans des fourgons de police, des familles faisant la queue pour apporter de la nourriture ou des vêtements à leurs proches en détention...

Plus de 10 000 arrestations

En Russie, images et témoignages se multiplient après les arrestations massives de militants pro-Navalny. Près de 6 000 personnes interpellées le week-end dernier à travers toute la Russie, 4 000 autres le week-end précédent, selon l'ONG "OVD-Info".

Conséquence, des détenus dormant dans les couloirs de commissariats surpeuplés ou obligés de rester près de 24 heures dans des fourgons surchargés. D'autres ont été transférés vers des centres pour migrants, faute de places.

Certains manifestants libérés évoquent des conditions de détention inhumaines et des actes de torture : "Quand on est assis dans un fourgon de police avec le moteur et le chauffage allumés, l'essence dégage une odeur insupportable, explique Almir, un ancien détenu. Quand le moteur est éteint, de la vapeur sort de votre bouche. C'est dans ces conditions que nous avons passé 20 heures dans un fourgon.

Nous avons passé 20 heures dans un fourgon.
Un ancien détenu

Une répression massive

"On n'avait pas vu autant d'arrestations depuis les manifestations de 2019 en marge de la campagne électorale, explique Marina Litvinovich, membre d'une commission de contrôle des prisons. A l'époque, il n'y avait pas eu autant de détenus. C'est le début d'un processus : les prisons vont rester pleines, car les gens vont sans doute continuer à manifester et la répression brutale va se poursuivre."

Les prisons vont rester pleines, car les gens vont sans doute continuer à manifester et la répression brutale va se poursuivre.
Marina Litvinovich
membre d'une commission de contrôle des prisons

Dans un communiqué, le ministère russe de l'Intérieur réfute les accusations de mauvais traitement et affirme avoir eu la situation sous contrôle.

La vague de manifestations s'est étendue sur les onze fuseaux horaires qui traversent la Russie, de Moscou à la Sibérie. Une répression vivement condamnée par l'Union européenne et les États-Unis qui réclament la libération d'Alexeï Navalny. L'opposant, condamné par un tribunal moscovite, doit purger une peine de deux ans et huit mois. Ses soutiens semblent décidés à poursuivre la révolte.

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