L'épidémie de Covid-19 déferle en Europe, la grogne aussi

Manifestation contre les restrictions sanitaires, Le 20 novembre 2021, à Vienne en Autriche
Manifestation contre les restrictions sanitaires, Le 20 novembre 2021, à Vienne en Autriche Tous droits réservés Lisa Leutner/The Associated Press
Par Stephane HamalianEuronews avec AFP
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L'épidémie de #COVID19 repart, forçant les autorités à prendre des mesures de restrictions qui alimentent la grogne, parfois exprimée violemment.

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Pays-Bas, Croatie, Guadeloupe ... les opposants aux restrictions sanitaires se sont faits entendre ces derniers jours, parfois violemment, alors que plusieurs gouvernements ont mis en place des mesures visant à freiner une circulation galopante du Covid-19 et incitant à la vaccination.

Le calme est revenu dans les rues de Rotterdam après les affrontements de vendredi soir entre la police néerlandaise et les manifestants en colère contre la réintroduction de restrictions sanitaires.

Cet épisode de violences a été condamné par le Premier ministre Mark Rutte, qui a dit ne pas accepter "que des idiots utilisent la violence [...] sous prétexte qu'ils sont mécontents", au mépris du droit de manifester, qui fait "partie de notre démocratie et de notre État de droit", a -t-il précisé.

La grogne gagne l'Europe

Dans une moindre mesure, des troubles avaient éclaté aux Pays-Bas dimanche, des protestataires ayant tiré des feux d'artifice et causé de nombreux dégâts dans plusieurs villes.

De la Belgique à l'Autriche, en passant par la Croatie, le mécontentement des citoyens s'est généralisé sur le vieux continent, forçant la Commission européenne à réagir par l'intermédiaire de l'une de ses porte-parole, Dana Spinant.

"Il est très clair que les manifestations pacifiques sont un droit fondamental, mais dans le cadre d'une urgence de santé publique, certains droits peuvent être restreints et c'est aux autorités nationales compétentes, sous le contrôle de tribunaux indépendants, d'évaluer les situations spécifiques" a-t-elle déclaré.

Troubles en Guadeloupe

La contestation contre l'obligation vaccinale des soignants et des pompiers entamée le 15 novembre a tourné à la crise sociale émaillée de violences en Guadeloupe, où un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté selon l'Insee.

Le rétablissement de l'ordre public y est le "préalable à toute discussion", a averti mardi Gérald Darmanin.

Il y a eu "plus de 90 interpellations", "plus de 60 gardes à vue" a ajouté le ministre français de l'Intérieur, assurant que des gendarmes avaient été la cible de tirs à balles réelles. 

La veille, le Premier ministre Jean Castex avait annoncé la création d'une "instance de dialogue" afin de "convaincre et d'accompagner individuellement, humainement", les professionnels concernés par l'obligation vaccinale, pour tenter de calmer l'embrasement.

Le gouvernement français s'est par ailleurs engagé à fournir des vaccins contre le Covid-19 sans ARN messager aux soignants en Guadeloupe qui le désirent, répondant à l'une des demandes portées par ceux contestant l'obligation vaccinale, a indiqué mardi le ministre des Outre-mers Sébastien Lecornu

L'Autriche revit un confinement

Les Autrichiens, malgré une vive grogne exprimée dans les rues ce week-end, sont à nouveau confinés depuis minuit et jusqu'au 13 décembre. Commerces, restaurants, marchés de Noël, concerts ou coiffeurs ont baissé le rideau lundi à Vienne et sur le reste du territoire. Mais les écoles restent ouvertes et les rues de la capitale étaient plutôt animées en début de matinée.

Depuis la mise à disposition des sérums anti-coronavirus au plus grand nombre, aucun pays de l'Union européenne n'avait osé franchir le pas. L'ex-chancelier autrichien, Sebastian Kurz, avait décrété la pandémie "finie", du moins pour les vaccinés.

Arrivé en octobre, son successeur Alexander Schallenberg "a trop longtemps entretenu la fiction" que tout allait bien, commente le politologue Thomas Hofer, interrogé par l'AFP.

Face à l'envolée des cas qui ont atteint des niveaux inédits depuis le début de la pandémie, il a dû se résoudre à des mesures "radicales" qu'il avait pourtant initialement exclues.

Outre ce confinement, la vaccination de la population adulte va ainsi devenir obligatoire au 1er février 2022, ce que très peu de pays au monde ont instauré jusqu'à présent.

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