Quarantaine en Suisse, quasi-confinement en Allemagne. Alors que les cas de contaminations explosent déjà dans nombreux pays européens, l'apparition du nouveau variant Omicron fait planer un vent de panique.
Sur le Vieux continent, déjà en proie à une cinquième vague, où la souche Delta du virus est prédominante, l'apparition du variant Omicron fait craindre un nouvel emballement des contaminations. Pour faire face, les gouvernements européens renforcent leur arsenal sanitaire, alors qu'approchent les fêtes de fin d'année.
En Norvège, de nouvelles mesures sont entrées en vigueur à Oslo et sa région, après l’apparition d’un foyer présumé du variant Omicron. Un cas a été détecté parmi une cinquantaine de personnes, toutes positives au Covid-19. Vaccinées, elles avaient participé à un repas de Noël. Les autorités redoutant un cluster majeur ont donc mis en place le port du masque obligatoire dans les transports et les magasins, l'instauration du télétravail et une jauge pour les évènements privés.
L'Allemagne va imposer, elle, des restrictions drastiques aux non-vaccinés s'apparentant à un quasi-confinement. La chancelière Angela Merkel et son successeur Olaf Scholz ont ainsi décidé ce jeudi d'interdire l'accès aux magasins non essentiels, restaurants et certains loisir aux non-vaccinés. L'obligation vaccinale pourrait également entrer en vigueur dès février
En Bavière, Land particulièrement frappé par la nouvelle vague (13 961 cas sur les 74 352 nouvelles contaminations enregistrées ce jeudi par les autorités allemandes), des initiatives locales tentent de mettre en exergue ce que représente vraiment la diffusion du Covid-19 et d'alerter la population sur la situation très compliquée dans les établissements de santé. Pour inciter à la vaccination, l'hôpital de Rosenheim, a ainsi décidé d'éclairer en rouge les chambres occupées par des patients Covid. Vu de l'extérieur, l'effet est saisissant.
En Suisse, 2 000 personnes dont 1 600 élèves ont été placées en quarantaine après la découverte de deux cas du variant sur un campus de la très réputée Ecole internationale de Genève.
Au Royaume-Uni, le Premier ministre Boris Johnson a voulu donner l'exemple en recevant sa dose de rappel. Pour lui toutefois, il n'est pas nécessaire de prendre d'avantage de mesures avant Noël.
"La chose la plus importante est que les gens suivent les conseils que nous avons donnés et que les gens n'annulent pas les choses qu'ils ont prévues. Ce n'est pas nécessaire du tout et n'est pas ce que nous préconisons. Ce que nous faisons, c'est essayer de répondre de manière équilibrée et proportionnée à l'arrivée du variant Omicron" a ainsi déclaré le locataire du 10 Downing Street
En France, le premier ministre Jean Castex a annoncé la tenue lundi prochain d'un nouveau Conseil de défense sanitaire pour voir "s'il y a lieu de prendre des mesures complémentaires" face à la 5ème vague et au variant Omicron, dont neuf cas ont été détectés sur le territoire français, où 48 416 nouvelles contaminations ont été également enregistrées ce jeudi par les autorités sanitaires.
Risque de réinfection accru avec Omicron
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), basé à Stockholm, a indiqué que "les données préliminaires suggèrent un avantage substantiel" du nouveau variant sur le variant Delta jusqu'ici dominant.
Sur la base de ces modèles mathématiques, "Omicron pourrait causer plus de la moitié des infections provoquées par le virus SARS-CoV-2 dans l'Union européenne d'ici les tout prochains mois", a mis en garde l'agence jeudi.
D'autant que, selon une étude de scientifiques sud-africains, le risque d'attraper une nouvelle fois le Covid-19 est accru avec le variant Omicron.
Cette étude se fonde sur l'analyse de 35 670 réinfections identifiées chez près de 2,8 millions d'individus ayant été testés positifs en Afrique du Sud.
Entre le 1er et le 27 novembre, le risque de réinfection constaté était trois fois supérieur par rapport aux vagues liées aux variants Beta et Delta.
"_Le variant Omicron est associé à une capacité substantielle d'échapper à l'immunité d'une infection préalabl_e", conclut l'étude, rendue disponible jeudi sur le site de pré-publication medRxiv, mais qui n'a pas été encore vérifiée par des pairs.