L'UE doit "rester vigilante" après la chute de la Silicon Valley Bank, malgré un "impact limité"

La Commissaire européenne en charge des Services financiers, Mairead McGuinness, devant le Parlement européen
La Commissaire européenne en charge des Services financiers, Mairead McGuinness, devant le Parlement européen Tous droits réservés European Union, 2023.
Par Jorge Liboreiro
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La Commissaire européenne en charge des Services financiers, Mairead McGuinness, a assuré mercredi que les banques de l’UE étaient solides et épargnées. Mais elle appelle les établissements financiers et les autorités compétentes à faire attention.

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La faillite de la Silicon Valley Bank semble avoir un impact "limité" sur l'Union européenne. Mais les autorités doivent "rester attentives" à ce qui se déroule sur les marchés internationaux, souligne la cCommissaire européenne chargée des Services financiers, Mairead McGuinness.

"Nous suivons attentivement la situation aux États-Unis", a-t-elle expliqué mercredi devant le Parlement européen.

"L'impact direct sur l'Union européenne semble limité, mais nous devrions nous demander s'il y a des leçons à tirer pour le secteur bancaire de l'Union européenne".

Toutefois, Mairead McGuinness met en garde contre les dangers posés par une inflation obstinément haute qui a conduit les banques centrales du monde entier à relever leurs taux d'intérêt à un rythme inhabituellement élevé.

"Nous devons rester attentifs à ce nouvel environnement. Une inflation plus élevée et des taux d'intérêt en hausse représentent des défis différents pour la stabilité financière", poursuit la responsable irlandaise.

"Le problème des pertes non réalisées sur le portefeuille d'obligations de la Silicon Valley Bank en est une illustration".

Ses commentaires interviennent alors que les actions de banques européennes ont été secouées. Ces mouvements reflètent l'anxiété croissante des investisseurs après l'effondrement au cours du week-end de deux banques américaines de taille moyenne, Silicon Valley Bank et Signature Bank.

La Société générale et BNP Paribas en France, la Deutsche Bank en Allemagne et Barclays au Royaume-Uni ont toutes été touchées, mais c'est le Crédit suisse qui a été le plus durement frappé par les secousses du marché.

L'auditeur de la banque, PwC, a expliqué mardi qu'il avait identifié des "faiblesses matérielles" dans les contrôles internes. Cette évaluation a incité la Saudi National Bank, le principal actionnaire de la banque suisse, à exclure toute aide financière supplémentaire.

"La réponse est absolument non", a insisté Ammar Abdul Wahed Al Khudairy, président de la Saudi National Bank, à Bloomberg TV.

"Nous détenons actuellement 9,8 % de la banque. Si nous dépassons les 10 %, toutes sortes de nouvelles règles entreront en vigueur, que ce soit de la part de notre régulateur, du régulateur européen ou du régulateur suisse, et nous ne sommes pas enclins à entrer dans un nouveau régime réglementaire".

Ces propos ont eu un effet immédiat sur les actions du Crédit Suisse, la deuxième banque du pays. Ils ont déclenché un effet de contagion sur d'autres banques européennes.

Mairead McGuinness se veut cependant rassurante. Elle a assuré devant le Parlement européen à Strasbourg que le système bancaire de l'UE était "globalement en bonne santé" après avoir renforcé sa réglementation depuis la crise financière de 2008.

Tout en louant les autorités américaines pour avoir pris des mesures "rapides et décisives" afin de gérer l'effondrement de la SVB, la Commissaire précise que les banques américaines sont soumises à des règles de liquidité "plus légères" que leurs homologues européennes.

Elle fait également remarquer qu'une entité comme la Silicon Valley Bank, qui à la fin de l'année 2022 possédait plus de 200 milliards de dollars d'actifs, aurait été considérée comme une "grande banque" selon les normes de l'UE.

"La Silicon Valley Bank a une présence très limitée dans l'Union européenne et nous sommes en contact avec les autorités de surveillance compétentes", souligne Mairead McGuinness, en faisant référence à l'Allemagne, au Danemark et à la Suède.

"La situation est encore en cours d'évolution et présente de nombreuses particularités", ajoute-t-elle. "Il n'y a pas de parallèle immédiat avec les banques de l'UE".

Mairead McGuinness exhorte les eurodéputés à tirer des leçons des événements de cette semaine et à les placer dans le contexte des changements plus larges qui se produisent dans le secteur financier en raison de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, de la crise énergétique, de l'inflation galopante et des taux d'intérêt plus élevés.

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"Tout cela confirme que nous avons besoin d'une boîte à outils de gestion de crise efficace pour le secteur bancaire afin de protéger la confiance des déposants, la stabilité financière et les contribuables", insiste la Commissaire.

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