Le Rubin Kazan ou comment un petit club s'impose dans la cour des grands

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Par Euronews
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Il y a deux ans, le Rubin Kazan devenait, contre toute attente, le troisième club non moscovite à remporter le championnat russe. L’année suivante, il parvenait à conserver son titre.

Il semble loin le temps où le Rubin Kazan risquait une relégation en quatrième division. En à peine onze ans, il a appris à tutoyer les sommets de la Ligue nationale de football.

Et après la Russie, voilà que le club se lance à la conquête du monde. Il participait à la Ligue des Champions pour la deuxième fois consécutive cette année. Le titre européen est hors de portée, mais le Rubin Kazan mise gros sur la prochaine saison.

“Cette année, nous avons fait un bon travail en termes de transferts, estime Alexander Gusev, son président. Malheureusement, cela n’a pas encore eu d’impact significatif sur les résultats de l‘équipe. Nous avons besoin de plus de temps.”

Cet été, le Rubin a perdu plusieurs joueurs clés au profit de rivaux nationaux. Mais il a essayé de compenser ces pertes en dépensant 43 millions d’euros sur le marché des transferts, cinquième club européen à investir autant sur le mercato. Il a ainsi racheté, entre autres, l’Italien Salvatore Boccetti au Genoa, le Brésilien Carlos Eduardo à Hoffenheim, et le Nigérian Obafemi Martins à Wolfsburg.

“J‘étais à la Coupe du Monde lorsqu’ils m’ont appelé, se souvient ce dernier. Et j’ai dit que j‘était intéressé. Je les ai regardé jouer deux ou trois fois. Et je suis seulement venu ici parce que c’est une bonne équipe, avec de bons joueurs. C’est la seule raison qui m’a conduit ici.”

Le Rubin doit affronter Barcelone une nouvelle fois le 7 décembre prochain. Ses joueurs ne peuvent plus espérer figurer parmi les seize finalistes. Mais un bon score au Camp Nou sauvera leur réputation. Alexander Ryazantsev, qui y a marqué l’an dernier, est bien placé pour le savoir.

“Ils ont peut-être commencé à nous prendre au sérieux en Europe après la saison dernière, analyse-t-il. Mais pour gagner leur respect, nous devons jouer à un bon niveau pendant plusieurs saisons.”

Le défenseur Roman Sharonov est le seul joueur rescapé de l‘époque où le Rubin Kazan jouait en deuxième division. Il y a joué son premier match il y a plus de dix ans. Aujourd’hui capitaine, il reconnaît que la différence entre le Rubin d’hier et celui d’aujourd’hui est énorme.

“On peut difficilement comparer le Rubin de mes débuts au club dans lequel je joue aujourd’hui, commente-t-il. A l‘époque, l‘équipe jouait en seconde division, maintenant, nous sommes en Ligue des Champions.”

Le Rubin dispose du sixième plus gros budget de la première Ligue russe, loin derrière celui du Zenit, mais de l’ordre de ceux des moscovites Spartak, Dynamo, CSKA et Lokomotiv. Albert Shigabutdinov, président de TAIF une société de télécommunications qui sponsorise le club, explique : “vous ne pouvez pas surrestimer l’importance du club pour la ville et l’ensemble du Tatarstan. Donc, avec cela en tête – je ne dis pas que nous nous sommes jetés sur l’occasion – mais nous avons décidé de participer au développement de ce sport dans la république du Tatarstan.”

Des sponsors, de bons joueurs et le soutien des autorités locales : tous ces facteurs ont contribué à l’ascension du club. Mais son arme secrète s’appelle Kurban Berdyev.

“Il est le père de l‘équipe… Et sa mère,” affirme le capitaine Sharonov.

Kurban Berdyev est l’entraîneur du Rubin Kazan depuis 2001. L’année suivante, le Rubin se hissait en première division. Pour beaucoup, l’efficacité de l‘équipe résulte de son statut au sein du club, où il se comporte en manager tout-puissant dans la veine des clubs de football anglais.

“Tout ici, à l’endroit où nous sommes, existe grâce à lui, renchérit le milieu de terrain Ryazantsev. C’est lui qui a fait ce club. Quand je suis arrivé ici, il y avait à peine la moitié de ce que nous avons aujourd’hui.”

Certes, l‘équipe a accusé un revers cette année en perdant son titre de champion de Russie au profit du Zenit. Mais l’an prochain, le Rubin figurera probablement parmi les principaux prétendants au titre et a toutes les chances de disputer la Ligue des Champions pour la troisième année consécutive.

Un scénario inimaginable en 1995, l’année où le Rubin Kazan évitait d’un point seulement une relégation en quatrième division.

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