Une start-up croato-slovène crée des vêtements fonctionnels, à la mode et abordables pour les personnes en fauteuil. Nous en apprenons plus sur son activité avec sa cofondatrice Maja Simunovic.
De nombreuses entreprises ont des objectifs sociaux, mais certaines vont plus loin en se donnant pour mission de changer le monde. Ces sociétés appelées entreprises sociales poursuivent un but plus vaste que de simplement générer des profits : elles veulent faire le bien.
UCQC appartient à cette catégorie. Cette start-up croato-slovène crée et fabrique des vêtements fonctionnels, à la mode et abordables pour les personnes en fauteuil. Nous avons interrogé sa cofondatrice croate, Maja Simunovic.
Paul Hackett, euronews :
"Qu'est-ce qui vous a poussé à lancer cette activité ?"
Maja Simunovic, cofondatrice de UCQC :
"Je travaille depuis environ quinze ans dans le secteur de la mode et j'ai participé à un certain nombre de projets ambitieux. L'un deux consistait en une collaboration avec une designer produits expérimentée, Hedvig Af Ekenstam en vue de créer des tenues pour des personnes porteuses de handicap. Ce projet m'a incité à faire davantage de recherches sur le sujet. Nous avons réalisé qu'en termes d'offre sur ce marché, il y a soit des vêtements fonctionnels qui ne reflètent pas la personnalité de ceux qui les portent, soit des vêtements à la mode qui ne sont pas adaptés en termes de fonctionnalité et ne correspondent pas aux besoins des personnes en fauteuil. En interrogeant les utilisateurs qui travaillent avec nous, on peut combler un manque sur ce marché en combinant la mode et la fonctionnalité."
Paul Hackett :
"Quelle est la vision de UCQC ?"
Maja Simunovic :
"UCQC aimerait créer une communauté où nos clients s'impliquent dans le processus de création, expriment leurs besoins, leurs souhaits et nous font des retours sur notre travail. Ensemble nous voulons créer des vêtements à la mode que nos utilisateurs apprécieront de porter du fait de leur design fonctionnel qui leur facilite la vie."
Paul Hackett :
"Comment votre collaboration avec Hedvig Af Ekenstam a-t-elle débuté ?"
Maja Simunovic :
"J'ai eu beaucoup de chance de rencontrer Hedvig lors de l'atelier Design (Dis) ability à Ljubljana en Slovénie. Sur place, on a travaillé sur une veste pour une jeune femme appelée Katarina devenue tétraplégique après un accident de voiture. Elle voulait être capable de mettre et d'enlever une veste sans avoir besoin de l'aide de quelqu'un. En travaillant étroitement avec Katarina, nous avons réussi à créer un prototype de veste qui réglait de nombreuses difficultés auxquelles elle était confrontée et au final, Katarina a pu mettre et enlever la veste toute seule. Hedvig et moi, nous avons continué notre collaboration et l'opportunité de nous porter candidates pour le projet de partenariat Worth s'est présentée."
Paul Hackett :
"Quel soutien avez-vous reçu de la part du projet européen Worth ?"
Maja Simunovic :
"Nous avons été ravies que Worth reconnaisse notre projet et nous soutienne par le biais d'un programme de tutorat, de webinars et de conférences sur la stratégie commerciale, les business models, l'entrepreneuriat, l'innovation qui offre plus de valeur, le marketing, la stratégie liée à la marque et la communication. Nous avons participé à deux événements internationaux de design Fuorisalone (version en ligne de la Semaine du Design de Milan) et la Semaine néerlandaise du Design (version en ligne). De plus, nous avons reçu du soutien financier de la part de Worth."
Paul Hackett :
"Quelle a été l'importance de ce soutien ?"
Maja Simunovic :
"Grâce au projet de partenariat Worth, nous avons appris beaucoup en termes d'activité commerciale. Nous avons développé une nouvelle série de prototypes, de vestes, de jeans et de tee-shirts. Nous les avons testés auprès de nos utilisateurs et nous avons créé notre site internet. Worth fournit aux designers, une excellente opportunité de concrétiser leur idée de produit, de la présenter à un public plus large et de créer un réseau international. J'encourage tous les créatifs à sortir leurs dessins de leurs tiroirs et à solliciter le soutien du projet Worth."