Extrême droite : un journaliste allemand agressé lors d’une manifestation anti-migrants en Grèce

Le journaliste Thomas Jacobi après son agression à Athènes le 19/01/2020
Le journaliste Thomas Jacobi après son agression à Athènes le 19/01/2020 Tous droits réservés PHOTO CREDIT: ATHENS-MACEDONIA NEWS AGENCY/ ORESTIS PANAGIOTOU
Par Euronews et AFP
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"Ils m'ont attaqué parce qu'ils m'ont reconnu..." Un journaliste allemand a été violemment agressé lors d’une manifestation anti-migrants organisée par l'extrême droite grecque.

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Le visage en sang et le nez tuméfié... Thomas Jacobi, correspondant à Athènes pour le quotidien français La Croix et la chaîne allemande Deutsche Welle, a été agressé ce dimanche à Athènes, alors qu'il était en train de couvrir une manifestation de militants d'extrême droite. Selon la police, environ 370 manifestants, dont des membres d'Aube Dorée, ont participé à ce rassemblement ponctué d'incidents sur la place Syntagma. Ils brandissaient des banderoles contre "la colonisation de la Grèce par les islamistes".

Le porte-parole du gouvernement grec, Stelios Petsas, a condamné cette "attaque fasciste"  et souligné qu'une enquête avait été ouverte.

Thomas Jacobi, qui a annoncé son intention de porter plainte, avait collaboré à un documentaire sur le parti néonazi Aube Dorée, diffusé en 2016 et intitulé "Aube Dorée : une affaire personnelle", de la journaliste Angélique Kourounis.

Ils m'ont attaqué parce qu'ils m'ont reconnu
Thomas Jacobi
Journaliste allemand

"Ils m'ont attaqué parce qu'ils m'ont reconnu. Nous avons fait le documentaire sur Aube Dorée avec Angélique Kourounis", a immédiatement déclaré Jacobi sur le site grec d'information Proto Thema. "Ils m'ont frappé pendant quatre minutes et demie jusqu'à ce que les policiers apparaissent. Personne n'est intervenu", a-t-il précisé. "Je pensais pouvoir faire mon travail aujourd'hui, avec autant de policiers ici. Je me suis trompé encore une fois", a-t-il ajouté.

Une précédente agression il y a un an jour pour jour

Le 20 janvier 2019, Thomas Jacobi avait été agressé lorsqu'il couvrait, avec un caméraman et un photographe, une manifestation devant le parlement grec contre le nouveau nom de la Macédoine du Nord.

L'agression a également été condamné par l'Association de la presse étrangère (FPA), dont Thomas Jacobi est membre, pressant les autorités de faire immédiatement le nécessaire pour identifier les coupables. "L'existence de groupes de casseurs organisés en marge des manifestations destinés à intimider les journalistes avec lesquels ils ne sont pas d'accord, ne peut être tolérée", a ajouté la FPA. Elle précise que lors de la même manifestation, des extrémistes ont attaqué et blessé d'autres photographes. Une équipe de l'ERT, la télévision publique grecque, a aussi été attaquée.

"Nous ne pouvons que condamner" cette agression, a déclaré le directeur du journal français La Croix, Guillaume Goubert. "Nous sommes préoccupés", a-t-il ajouté. Thomas Jacobi s'est dit chanceux dimanche de ne pas avoir été attaqué au couteau comme Pavlos Fyssas, un rappeur antifasciste tué par un militant d'Aube Dorée en 2013.

"Membres d'Aube Dorée, peu importe la force avec laquelle vous nous frappez, peu importe que vous nous voliez nos téléphones et magnétos comme vous l'avez fait aujourd'hui, quand dix d'entre vous nous ont attaqués et particulièrement Thomas, nous ne reculerons pas. Nos papiers seront envoyés et les rues resteront les nôtres", a prévenu Angelique Kourounis dans un tweet en grec.

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