Licences de pêche : Londres convoque l'ambassadrice française

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Tous droits réservés AP / Michel Euler
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Par euronews et AFP
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Cet avertissement intervient après plusieurs jours de montée en tension autour des droits de pêche post-Brexit.

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Londres va convoquer l'ambassadrice de France après les menaces de rétorsion formulées par Paris au sujet des licences de pêche post-Brexit, qu'elle reproche au Royaume-Uni d'accorder en trop petit nombre, a annoncé le gouvernement britannique.

Soulignant que le Royaume-Uni juge les actions envisagées par la France "injustifiées", la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss a donné pour instruction à sa secrétaire d'Etat chargée de l'Europe, Wendy Morton, de "convoquer l'ambassadrice française" Catherine Colonna, a annoncé un porte parole du gouvernement britannique dans un communiqué.

"Nous regrettons le langage de confrontation qui a été constamment utilisé par le gouvernement français sur cette question, qui ne facilite pas la résolution des choses", a ajouté le porte-parole.

Le ton est rapidement monté mercredi après l'annonce par la France de l'entrée en vigueur de premières mesures de rétorsion - renforcement des contrôles et interdiction pour les bateaux britanniques de débarquer dans les ports français - contre les îles anglo-normandes et le Royaume-Uni à compter du 2 novembre, si les pêcheurs français n'obtiennent pas d'ici là plus de licences pour pêcher dans leurs eaux.

Plus tôt dans la journée de jeudi, deux bateaux de pêche britanniques ont ainsi été arraisonnés dans les eaux territoriales françaises.

Le double incident a fait régir jusqu'au parlement britannique : "Ces mesures, a dit le Secrétaire du gouvernement devant la chambre des Communes, ne semblent pas être compatibles avec l'accord de commerce et de coopération, ou avec le droit international en général, et si elles sont effectivement appliquées, elles feront l'objet d'une réponse appropriée et calibrée (...) Il est important que nous restions calmes sur ce dossier, que nous essayions de le désamorcer".

Maispour Paris, ces intrusions non autorisées dans les eaux françaises, et le non respect britannique des accords signés après le Brexit, sont "inacceptables".

Annick Girardin, ministre française de la Mer : "Ce n'est pas la guerre, c'est un combat. Les Français et les pêcheurs ont des droits. Il y a eu un accord de signé, et nous devons faire appliquer cet accord (...) Selon les dernières informations que nous avons eues notamment de Jersey, il n'y a pas le compte pour le nombre de licences que nous attendons (...) Et à partir du 2 novembre, si les licences ne sont pas là, des mesures seront mises en place progressivement".

Le capitaine du chalutier retenu au Havre, qui est suspecté d'avoir pêché plus de deux tonnes de coquilles Saint-Jacques sans licence, risque une amende de 75.000 euros et des sanctions administratives.

Mercredi, la France a annoncé qu'en l'absence de progrès sur les licences de pêche post-Brexit, s'appliquerait à partir du 2 novembre une première série de mesures : l'interdiction de débarquement de produits de la mer britanniques dans tous les ports français, un renforcement des contrôles douaniers, sanitaires et de sécurité des navires britanniques, ainsi qu'un contrôle des camions à destination et en provenance du Royaume-Uni, principalement à Calais.

Paris est "ouvert aux discussions" si Londres "respecte ses engagements", a déclaré ce jeudi le Premier ministre Jean Castex.

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