Neige sous les tropiques : le Brésil grelotte

Un homme sans-abri se prépare à dormir sur la place du Patio do Colegio par une nuit froide dans le centre-ville de Sao Paulo, au Brésil, vendredi 20 mai au soir.
Un homme sans-abri se prépare à dormir sur la place du Patio do Colegio par une nuit froide dans le centre-ville de Sao Paulo, au Brésil, vendredi 20 mai au soir. Tous droits réservés Andre Penner/Copyright 2022 The Associated Press. All rights reserved.
Par Etienne Paponaud avec AFP
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Les pardessus et les écharpes sont de sortie au Brésil, pays tropical qui subit dans sa moitié sud une vague de froid inhabituelle pour un mois de mai, dangereuse pour les milliers de sans-abri mais aussi les cultures.

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Les pardessus et les écharpes sont de sortie au Brésil, pays tropical qui subit dans sa moitié sud une vague de froid inhabituelle pour un mois de mai, dangereuse pour les milliers de sans-abri mais aussi les cultures.

Avec 1,4°C au mercure, Brasilia (centre), capitale futuriste fondée en 1960, a enregistré jeudi la température la plus froide de son histoire, alors que l'hiver austral ne commence officiellement que fin juin.

Sur la page principale du site de l'agence météorologique Inmetro, une carte du Brésil montre toute la moitié sud colorée en orange, avec en légende la mention: "Vague de froid (danger)".

À Sao Paulo (sud-est), plus grande mégalopole d'Amérique latine, le thermomètre a affiché 6,6°C mercredi matin, un record pour un mois de mai depuis 1990, avec un ressenti de -4°C.

Un sans-abri de 66 ans est décédé mercredi, après avoir fait un malaise dans la file d'attente d'un centre de distribution de nourriture. Selon les médias brésiliens, il avait passé la nuit dans la rue.

La mairie de Sao Paulo a annoncé en début de semaine l'ouverture de 2.000 places supplémentaires dans des sites d'hébergement d'urgence, portant la capacité totale à environ 17.000.

Mais la capitale économique du Brésil compte près de 32.000 sans-abri, deux fois plus qu'en 2015 et 31% de plus qu'il y a trois ans, avant la pandémie de coronavirus.

Avec une température minimale autour de 12°C jeudi à Rio de Janeiro (sud-est), on est encore loin de voir une invasion de pingouins sur la plage de Copacabana, mais de nombreux cariocas ont sorti du placard les pulls épais, voire les anoraks.

Dans l'Etat méridional de Santa Catarina, qui enregistre depuis plusieurs jours des températures inférieures à 2°C, la neige a fait le bonheur des touristes.

Selon le quotidien Folha de S. Paulo, la petite ville d'Urupema, qui s'autoproclame "la plus froide du Brésil, mais pleine de chaleur humaine", affiche une occupation hôtelière de plus de 90%.

Cette commune de 2.500 habitants a reçu des visiteurs venus parfois de loin, en pleine semaine, pour voir la neige pour la première fois.

L'agence Inmetro a par ailleurs fait état de "possibles conséquences de la vague de froid sur l'agriculture brésilienne", dans un pays considéré comme l'un des greniers de la planète.

Le communiqué d'Inmetro évoque notamment des risques de gel menaçant les cultures maraîchères, mais aussi les récoltes de maïs ou de canne à sucre.

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