Retraites en France : les opposants à la réforme ne décolèrent pas contre le gouvernement

Le slogan "64 ans, c'est non" brandi lors d'une manifestation samedi à Marseille
Le slogan "64 ans, c'est non" brandi lors d'une manifestation samedi à Marseille Tous droits réservés Daniel Cole/Copyright 2023 The AP. All rights reserved
Par euronews
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Plusieurs milliers d'opposants à la réforme des retraites ont à nouveau défilé samedi dans plusieurs villes de France. Les manifestations ont été émaillées d'incidents.

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Plusieurs milliers d'opposants à la réforme des retraites ont à nouveau défilé samedi dans plusieurs villes de France. Les manifestations ont été émaillées d'incidents.

Nouveaux affrontements entre manifestants et forces de l'ordre

A Paris, des tensions ont surgi dans la soirée en marge d'un défilé qui a réuni plusieurs milliers de personnes dans le sud de la capitale pour dénoncer le passage en force du gouvernement sur la réforme des retraites.

Des feux de poubelles ont été allumés, des vitres de panneaux d'affichage et des abribus pris pour cibles, et des barrières de chantiers utilisées pour bloquer des rues.

Les forces de l'ordre sont intervenues et ont fait usage de gaz lacrymogènes.

Les rassemblements place de la Concorde, ainsi que sur les Champs-Élysées, avaient été interdits samedi par la préfecture de police après deux soirées de manifestations émaillées d’incidents

Des incidents ont éclaté également samedi dans d'autres villes françaises, notamment à Lyon, Nantes,  Brest ou Bordeaux.

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Une manifestante à Paris (18/03/2023)Lewis Joly/Copyright 2023 The AP. All rights reserved
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Une manifestante à Paris (18/03/2023)Lewis Joly/Copyright 2023 The AP. All rights reserved

La grève se durcit dans les raffineries

L'annonce samedi par le syndicat CGT de la mise à l'arrêt de la plus grande raffinerie de France (le site TotalEnergies de Gonfreville-L'Orche en Normandie) marque un durcissement dans le conflit contre la réforme des retraites.

Cette mise à l'arrêt prendra toutefois plusieurs jours et ne devrait pas provoquer de pénuries de carburant immédiates dans les stations-service du pays. Mais d'autres raffineries pourraient être mises à l'arrêt en début de semaine.

Le gouvernement peut-il être renversé ?

A l'Assemblée nationale, les deux motions de censure visant le gouvernement devraient être examinées à partir de lundi après-midi.

La première a été déposée par le petit groupe Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires (Liot) et a été cosignée par des élus de la Nupes, la coalition rassemblant les partis de gauche.  

Le Rassemblement national, qui votera "toutes les motions de censure présentées", a également déposé la sienne.

Mais la barre de la majorité absolue - nécessaire pour faire chuter le gouvernement - paraît difficile à atteindre, sans un ralliement massif des députés de droite.

La colère contre le 49.3

Jeudi, la Première ministre Elisabeth Borne s'est résolue à activer l'article 49.3 de la Constitution, qui permet l'adoption d'un texte sans le moindre vote. 

Cela acte le report de l'âge légal du départ à la retraite de 62 à 64 ans, une mesure dénoncée par les syndicats, tous unis contre ce texte.

Ils ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation jeudi prochain, et certains secteurs font l'objet d'une "grève reconductible", notamment à la SNCF, où le trafic reste perturbé.

Pour Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, si Emmanuel Macron veut "éteindre le feu" de la colère sociale, il doit "retirer la réforme ou ne pas la promulguer".

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