Le roi d'Angleterre en Allemagne : ce qu'il a dit et ce qu'il n'a pas dit

Le roi Charles III lors de son discours au Bundestag à Berlin
Le roi Charles III lors de son discours au Bundestag à Berlin Tous droits réservés Kay Nietfeld/(c) Copyright 2023, dpa (www.dpa.de). Alle Rechte vorbehalten
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Par euronews (adapté de l'anglais)
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Retour sur le premier voyage officiel de Charles III à l'étranger. Euronews a scruté les discours du roi prononcés cette semaine en Allemagne.

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Opération de charme apparemment réussie pour Charles III après son premier déplacement officiel cette semaine en Allemagne.

Le monarque a multiplié des gestes, les petites et les grandes déclarations pour charmer les Allemands.

_"La guerre d'agression contre l'Ukraine a apporté des souffrances inimaginables à tant d'innocents. D'innombrables vies ont été détruites, la liberté et la dignité humaine ont été brutalement foulées aux pieds. La sécurité de l'Europe est menacée, tout comme nos valeurs démocratiques". _

C'est ce qu'a déclaré cette semaine le roi Charles de Grande-Bretagne, lors de son discours devant le Bundestag - dans un allemand presque impeccable, avec une charmante prononciation britannique. 

Le monarque a ajouté être "choqué" par les terribles destructions causée par l'invasion russe. Mais d'estimer le devoir de "puiser du courage dans l'unité - dans la défense de l'Ukraine, de la paix et de la sécurité".

Jens Buettner/(c) dpa-Pool
La reine consort Camilla a visité dune école primaire à HambourgJens Buettner/(c) dpa-Pool

Faute d'avoir pu se rendre en France en raison du conflit social sur la réforme des retraites qui faisait planer un risque sur la sécurité du roi, Charles III, a donc effectué son premier voyage officiel à l'étranger en Allemagne, avant même son couronnement le 6 mai.

Un déplacement cher au successeur d'Elizabeth II. le monarque a d'ailleurs souligné les liens historiques qui unissaient l'Allemagne et le Royaume-Uni, tant sur le plan politique que culturel... et familial.

Pas un mot sur le Brexit

Durant son séjour outre-Rhin, le roi n'a toutefois pas évoqué une seule fois le mot Brexit, qui a pourtant fortement tendu les relations entre le Royaume-Uni et l'Europe, malgré le dernier accord en date conclu avec l'UE par le gouvernement britannique dans le cadre du différend sur l'Irlande du Nord.

Pour autant, le discours de Charles était loin d'être apolitique. Le monarque a mis l'accent sur le partenariat entre l'Allemagne et son pays qui, selon lui, se reflète dans de nombreux domaines dans les deux pays.

Il a évoqué à plusieurs reprises un nouveau départ, sans préciser s'il s'agissait de son règne ou de l'ère post-Brexit. 

Un discours accueilli positivement au Bundestag. Les députés ont ovationné Charles, malgré les critiques formulées la veille par l'opposition. Ainsi, Martin Schirdewan, chef du Parti de gauche, avait déclaré à l'avance qu'il n'était "pas approprié que la plus haute instance démocratique s'incline devant un monarque".

S'inscrire dans l'héritage d'Elizabeth II

Charles a également évoqué sa mère, qui s'est rendue en Allemagne plus de 15 fois au cours de ses 70 ans de son règne, dont cinq visites d'État. Comme Charles, elle a beaucoup œuvré pour la réconciliation entre Britanniques et Allemands depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et pas seulement parce que son mari, le prince Philip, avait des racines allemandes :

"Ma mère savait à quel point cette réconciliation représentait un énorme progrès. Et par ses nombreuses visites, elle a voulu y apporter sa contribution... C'est peut-être pour cela qu'elle a gagné une place spéciale dans le cœur des Allemands".

La reine Elizabeth II n'a pas seulement impressionné le peuple allemand. À plusieurs reprises, lors de ses visites en France, elle a prononcé ses discours en français, s'assurant ainsi la bienveillance de la nation.

Elle savait également faire passer des messages de manière subtile, comme en 2017 - lorsque dans un discours sur la manière de réussir le Brexit - elle avait porté un chapeau bleu orné de fleurs bleues avec un coeur jaune. Cette coiffe n'a pas manqué de rappeler le drapeau de l'UE et a suscité des spéculations sur les réseaux sociaux.

Le fait que Charles ait salué les délégués allemands au Bundestag et les 130 invités au banquet d'État dans la langue de Goethe et qu'il ait manifestement réussi à mettre les rieurs de son côté avec son humour britannique - et allemand - a aussi prouvé qu'il pouvait s'appuyer sur l'héritage de sa mère. 

Lors du banquet d'État au château de Bellevue, Charles a aussi déclaré qu'il ferait tout son possible pour renforcer les liens entre les deux pays, ajoutant : "Et bien sûr, nous nous tenons côte à côte pour protéger et faire progresser nos valeurs démocratiques".

Tant en Allemagne qu'au Royaume-Uni, la visite royale en Allemagne aura été perçue comme un signal positif après le Brexit devenu effectif le 29 mars 2017.

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