Une école sans racisme ?

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Par Euronews
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Une école sans racisme : c’est un des objectifs de la Fédération Léo Lagrange, réseau d’associations d’éducation populaire et acteur de l’économie sociale.

Samir Bensaadi, délégué national à la jeunesse de la Fédération, a répondu à nos questions :

euronews : “Quelle est l’origine du programme “Ecoles sans racisme”?”

Samir Bensaadi : “C’est un programme qui est né en Belgique est s’est développé dans différents pays d’Europe, et nous, en France, on a souhaité associer ce programme-là à une action qui s’appelle “Démocratie et Courage” (qui a dix ans) et qui nous permet d’intervenir dans des lycées et des collèges sur la thématique de la lutte contre les discriminations et contre le racisme.”

euronews : “Quelle est le but de votre programme?”

Samir Bensaadi : “L’idée originelle, celle qui est au coeur de notre action, elle est sur deux niveaux: à la fois, on veut travailler, au premier niveau, en direction des plus jeunes, sur l‘éducation et la lutte contre le racisme, plus on commence jeune et mieux c’est. Donc effectivement, on est dans ce cadre-là, dans le cadre de l‘école. D’autre part, on est dans une démarche participative, donc on fait en sorte qu’on puisse permettre à un établissement scolaire d‘être pleinement engagé dans une démarche d’expression de lutte contre les discriminations. Ce n’est pas un label qui est apposé comme ça (…) mais c’est réellement, au fond, des élèves, des enseignants, le corps de l‘établissement scolaire qui s’impliquent dans une démarche d’affirmation de la lutte contre les discrimination.”

euronews : “Que doit-on faire si l’on souhaite s’impliquer dans ce programme?”

Samir Bensaadi : “La mise en oeuvre est différente selon les pays. Pour ce qui est de la France, on va cibler essentiellement les lycées et quelques collèges, parce qu’il y a quelques collèges qui sont très engagés dans cette démarche aussi. On a un protocole clairement défini qu’on présente aux établissements scolaires. Ce que l’on souhaite, c’est que, dans le cadre de ce protocole, un groupe pilote au sein de l‘établissement scolaire prenne en charge une logique de signature de charte d’engagement contre le racisme et les discriminations. Et dans ce groupe pilote, on souhaite qu’il y ait une majorité d‘élèves, des lycéens, bien entendu ils le font avec l’aval et le soutien du corps enseignant, du chef d‘établissement scolaire etc. Ensuite ce groupe-là est amené a rencontrer toutes les personnes qui composent l‘établissement scolaire: les élèves, les personnels d’entretien, de la cantine, l’ensemble des professionnels qui interviennent sur l‘établissement scolaire, de façon à ce qu’ils puissent leur faire signer leur charte d’engagement.”

euronews : “Que doit faire un élève ou un enseignant qui souhaite intégrer ce programme?”

Samir Bensaadi : “Il faut nous solliciter. On a organisé un déploiement de soutien Ecoles Sans Racismes par région, donc on a un site internet, démocratie-courage.org, ce site internet nous permet de présenter l’ensemble du dispositif. (…) On propose ensuite à ces établissements scolaires labellisés d’entrer en relation, dans le cas de jumelages et de partenariats éventuels, avec des établissements scolaires labellisés dans d’autres pays.”

euronews : “Quels sont les résultats de ce programme?”

Samir Bensaadi : “Nous avons lancé le programme en 2009, le premier établissement scolaire labellisé est à Besançon, c’est un collège. (…) Ce qui est très intéressant c’est de voir l’engagement des élèves dans l‘établissement scolaire et ce à quoi ils tiennent dans la manifestation de cet engagement. Une fois qu’on est labellisé, on prend l’engagement d’organiser, tout au long de l’année, au moins une ou deux phases importantes visibles d’actions collectives de lutte contre la discrimination. Pour les élèves, ce sont des projets qui sont montés chaque année, des projets importants, qui traitent de la lutte contre le racisme, qui peuvent être un atelier d‘écriture, un espace d‘échange et d’ateliers partagés au sein de l‘établissement scolaire, des expositions, bref, des tas de choses qui vivent et qui continuent à vivre après la labellisation.”

euronews : “Qu’espérez-vous obtenir grâce à ce programme?”

Samir Bensaadi : “Quand on labellisé le premier établissement scolaire, à Besançon, des journalistes se sont intéressés à ce type de labellisation, et j’ai participé à une émission de radio où j’ai été interpellé par une représentante de parents d‘élèves dans un des lycées parisiens, et elle disait qu’elle était étonnée qu’un établissement scolaire puisse s’engager dans la lutte contre la discrimination, et contre le racisme en l’occurrence, parce que, par définition, l‘établissement scolaire devait être nécessairement sans racisme. Alors ça, c’est l’absolu, c’est pas la réalité, donc pour revenir à votre question, ce que l’on espère, ce que l’on souhaite, nous, c’est sensibiliser chacun dans l‘établissement scolaire, on dit bien chacun, on ne discrimine personne, les élèves comme les enseignants, comme l’ensemble du corps professionnel au sein de l‘établissement scolaire, sur les méfaits et les conséquences de la discrimination raciale.”

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