Les femmes égyptiennes victimes de la révolution

Les femmes égyptiennes victimes de la révolution
Par Euronews
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Selon le dernier rapport de l’ONG Human Rights Watch (HRW), près d’une centaine d’agressions sexuelles ont été commises en quelques jours dans les environs de la place Tahrir au Caire, en marge des manifestations contre le président Mohammed Morsi.

Sur la base de témoignages des victimes, recueillis par des membres des associations locales qui luttent contre ce phénomène devenu monnaie courante, la HRW a réussi à établir le modus operandi des agresseurs : un groupe de jeunes repère une femme, l’encercle, la sépare de ses amis avant de l’agresser, de lui arracher ses vêtements et de la violer.

Battues avec des chaînes métalliques, des battons, des chaises, attaquées avec des couteaux, les victimes finissent le plus souvent à l’hôpital. L’organisation rapporte également que la plupart des attaques, qui dans plusieurs cas visaient les journalistes étrangères, sont jusque là toujours restées impunies. Leurs responsables jamais arrêtés sont très difficile à identifier.

Certains mettent en cause des groupes de marginaux qui, profitant du désintérêt et de l’indifférence de la police, saisissent l’occasion pour commettre des agressions.

D’autres, comme les groupes locaux militant contre la violence, mis en place depuis plusieurs mois pour protéger les femmes lors des manifestations, estiment qu’il s’agit là des actes visant à dissuader les femmes d’y participer.

Aalam Al Wassef, auteur du blog « Cri d’Egypte » et membre d’un de ses collectifs, est de cet avis. Interrogé par France Inter le lendemain du coup d’Etat de l’armée, il a déclaré : « « La violence faite aux femmes est l’instrument politique qui a été utilisé par les régimes successifs, de Sadaat à Morsi. Il y a aussi un simple fait social : le viol est devenu maintenant le prix de la joie de ces jeunes hommes ; un Egyptien heureux dans une foule célèbre cette joie en violant une femme. C’est ça la réalité. Les politiques se servent de la violence faite aux femmes comme d’un instrument politique d’intimidation pour casser les manifestations et pour teinter les mouvements populaires de honte».

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