Bubka : rencontre avec la légende de la perche qui vise la tête du CIO

Bubka : rencontre avec la légende de la perche qui vise la tête du CIO
Tous droits réservés 
Par Euronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
PUBLICITÉ

En septembre, le Comité International Olympique changera de visage. Six hommes sont candidats à la succession de Jacques Rogge. Parmi eux, un champion olympique, Sergueï Bubka que nous avons pu rencontrer à Kiev. Un monument de l’athlétisme, qui a 35 records au compteur en saut à la perche.
A 49 ans, c’est le plus jeune des candidats mais pas forcément le moins expérimenté. Il préside le Comité National Olympique ukrainien depuis 5 ans.

Angelina Kariakina, Euronews :
“Qu’est-ce qui vous a poussé à poser votre candidature à la tête du CIO et qu’aimeriez-vous changer dans le monde de l’olympisme ?”

Sergueï Bubka :
“Et bien, d’abord, le sport et le mouvement olympique c’est toute ma vie. Aujourd’hui, je suis président du Comité National Olympique, membre du comité exécutif du CIO, et vice-président de la Fédération Internationale d’Athlétisme. C’est donc une suite logique. Avant, j‘étais athlète, ensuite, je suis passé dans l’encadrement, j’ai monté ma propre entreprise et je considère que toutes ces expériences vont m’aider à diriger le CIO, mais ce qui est le plus important, c’est d’enclencher le mouvement. Je crois avoir suffisamment d‘énergie, de passion, de dynamisme et d’expérience. Nous faisons face à de nombreux défis aujourd’hui avec la jeunesse, et nous devons encourager les jeunes à être plus actifs, à s’entraîner physiquement, à faire du sport, pour améliorer leur santé. Parce qu’aujourd’hui, ils regardent la télé, ils s’assoient devant un ordinateur, et ils passent beaucoup de temps sur internet et les réseaux sociaux. On ne peut pas perdre cette génération.
Et nous devons faire face aussi à d’autres défis comme la lutte contre le dopage, contre les paris illégaux et les matches truqués : c’est un domaine très important dans lequel nous pouvons affirmer davantage notre position, nous pouvons réunir différents partenaires pour être plus forts et réussir”.

Angelina Kariakina, Euronews :
“Mais, en cette période d’austérité, comment assumez-vous le fait que les Jeux Olympiques coûtent, chaque année, de plus en plus cher ?”

Sergueï Bubka :
“Ils ne sont pas plus chers. Vous pouvez répartir les dépenses dans deux colonnes : la partie opérationnelle des Jeux, leur coût réel et d’autre part, les infrastructures qui ne servent pas seulement pour les Jeux. Ces infrastructures servent à l’amélioration du quotidien de la population.
Vous construisez des routes, des aéroports et d’autres équipements qui seront utilisés après les Jeux et c’est un bel héritage pour la ville. Bien sûr, il ne faut pas exagérer, il faut que les investissements soient raisonnables. Il nous faudra choisir des lieux qui permettent de réduire les coûts, avec des Jeux à taille humaine. Le nombre de participants ne doit pas dépasser 10500 personnes environ pour ne pas générer de coûts additionnels”.

Angelina Kariakina, Euronews :
“Parmi les trois villes candidates pour les Jeux de 2020, laquelle a la meilleure chance d’après vous ?”

Sergueï Bubka :
“Si l’on regarde Madrid : 80% des équipements sont déjà là. Istanbul. Leur programme est axé sur les jeunes générations, et relier l’Asie à l’Europe, c’est très bien. Quant au Japon, et Tokyo, c’est un pays qui a toujours fait preuve d’une grande passion pour les Jeux et pour le sport et, bien sûr, ils sont capables de très bien organiser des compétitions.
Une autre de nos priorités est de faire en sorte que tout soit préparé à temps et que le dossier soit très solide, très stable.
Chaque ville a ses points forts et sa valeur, mais je tiens à répéter qu’elles sont toutes très bien et on verra bientôt qui sera le vainqueur”.

Angelina Kariakina, Euronews :
“Que pensez-vous du fait que personne n’ait encore réussi à battre votre record ?”

Sergueï Bubka :
“Je crois que ce sera bientôt le cas. Aujourd’hui, il y a un perchiste français, Renaud Lavillenie, qui a passé récemment les 6.02 mètres. Il a essayé de faire tomber mon record et je crois qu’il en est capable, mais je crois que pour y arriver il faut être très fort techniquement. C’est la clé en saut à la perche pour progresser et battre de nouveaux records, il faut être technique. Il faut être rapide, fort et être un bon gymnaste. Il faut aussi être très stable psychologiquement, mais la clé c’est de transférer l‘énergie de la course d‘élan dans la perche. C’est une technique à maîtriser, la clé, encore une fois, des succès futurs”.

Aucun perchiste n’a encore réussi à rejoindre l’Ukrainien au sommet de la discipline, à 6.14 mètres en plein air, 6.15 mètres en salle. Un record que Renaud Lavillenie tentera de battre lors des championnats du monde à Moscou, la semaine prochaine.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Le CIO recommande la réintégration des sportifs russes et bélarusses sous bannière neutre

Mondiaux d'athlétisme : le Français Kevin Mayer décroche l'or en décathlon

L'athlète britannique Mo Farah révèle être arrivé illégalement au Royaume-Uni