Triomphe pour Angela Merkel, la majorité absolue semble lui échapper

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Par Euronews
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La majorité absolue semble échapper aux conservateurs, de très peu…

Alors que les premières estimations des télévisions allemandes donnaient l’alliance CDU/CSU d’Angela Merkel très près de pouvoir gouverner seule, la tendance s’est inversée vers 21h20 (heure de Paris). Selon des estimations toujours provisoires, la CDU et la CSU feraient jeu égal avec les trois autres partis ayant franchi le seuil des 5% (SPD, Verts, Die Linke).
Difficile cependant d’imaginer une grande coalition de gauche qui gouvernerait à la place des conservateurs, les dirigeants du SPD ont d’ailleurs toujours refusé de former une coalition avec le parti d’extrême-gauche Die Linke.

Selon les prévisions de la ZDF, il faudrait réunir 304 sièges sur 606 pour obtenir la majorité absolue. Selon ARD, il en faut 300 sur un total de 598 sièges.
Les conservateurs n’ont pas gouverné avec la majorité absolue depuis 1957, depuis Konrad Adenauer.

Les estimations des médias allemands

Voici les estimations des résultats des élections fédérales, des prévisions réalisées par l’institut Forschungsgruppe Wahlen pour ZDF et par Infratest dimap pour ARD :
(actualisées à 1h30, heure de Berlin)

CDU/CSU : entre 41,7 et 41,8%
SPD : 25,6%
FDP : entre 4,7 et 4,8%
AfD : 4,7%
Die Grünen : entre 8,4 et 8,5%
Die Linke : entre 8,4 et 8,5%
Autres : de 6,2 à 6,4%

Les résultats définitifs ne seront connus que le 9 octobre.

Succès personnel pour Angela Merkel

La CDU l’emporte donc avec plus de 40% des suffrages, un score qui dépasse les espoirs de la chancelière. C’est un vrai succès personnel pour Angela Merkel qui devrait donc entamer un troisième mandat consécutif. Son parti réalise son score le plus élevé depuis la réunification du pays. La CDU/CSU gagne neuf points par rapport au scrutin de 2009.

Angela Merkel a invité ses partisans “à fêter ce super résultat”. Elle utilisera ce score “avec responsabilité”, a-t-elle déclaré.

Aucun de ses homologues en Espagne, en France, en Italie ou au Royaume-Uni ne s’est fait réélire depuis le début de la crise financière. Angela Merkel semble avoir été plébiscitée par les électeurs allemands pour sa gestion de la crise de l’euro, et pour avoir su protéger les intérêts de la première économie de l’Union européenne.
La chancelière a également remercié son époux qui doit “supporter beaucoup de choses”.

Le FDP sorti du Bundestag

Si Angela Merkel doit former une coalition, avec qui devra-t-elle gouverner ? Pas avec les libéraux du FDP. Ils seraient en-dessous du seuil des 5% des voix qui permet de siéger au Bundestag, la chambre basse du Parlement. Un score catastrophique pour la formation de Rainer Brüderle, le plus bas depuis 1949.

Les Allemands semblaient espérer voir la CDU diriger de nouveau le pays avec le SPD, comme entre 2005 et 2009 lors du premier mandat d’Angela Merkel. Les sociaux-démocrates du SPD menés par Peer Steinbrück auraient séduit plus d’un quart des électeurs. Peer Steinbrück s’est montré déçu, estimant que le SPD n’obtenait pas le résultat escompté.

La poussée des euro-sceptiques

Les euro-sceptiques de l’AfD réalisent une poussée. Alternative für Deutschland est crédité de 4,7% des voix. Un peu trop juste pour ce jeune parti créé en février. Cependant, Angela Merkel devra sans doute prendre en compte ce message envoyé depuis les urnes : les plans de sauvetage européens de la Grèce ou de Chypre ont échaudé les Allemands.

Participation en hausse par rapport à 2009

Les bureaux de vote ont fermé à 18h. Près de 62 millions d’Allemands étaient appelés à voter ce dimanche. 73% des électeurs se sont déplacés aux urnes contre 70,8% en 2009.

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Ambiance au QG de la CDU

Lena Roche est la correspondante d’euronews au QG de la CDU à Berlin. Voici ce qu’elle peut dire de l’ambiance qui y règne en cette soirée électorale :
“Le bâtiment Konrad Adenauer est en ébullition. Des centaines de partisans célèbrent la victoire à la bière, en mangeant les fameuses currywurst et des bretzel. La foule crie de joie dès que les estimations sont actualisées sur l‘écran. Angela Merkel est apparue vers 21h et a reçu un accueil des plus chaleureux. Les jeunes chrétiens-démocrates ont même réussi à la faire danser un peu”.

Des hourras inattendus au siège du SPD

Un autre journaliste d’euronews, Olaf Bruns, se trouvait lui au QG du SPD toute la soirée. Voici ses impressions :
“Les premières estimations, à 18h, ont été accueillies par un vibrant hourra à la Willy Brand Haus, le siège des sociaux-démocrates. Surprenant au vu des résultats du SPD. Les supporters du parti de Peer Steinbrück ont en fait manifesté leur joie de voir les libéraux du FDP sortis du Bundestag, le FDP étant toujours décrié au sein du SPD, 30 ans après la fin de la coalition menée par Helmut Schmidt.
Quant aux résultats du SPD, ils ont été accueillis avec déception, même si le leader du parti voulait se montrer positif en déclarant “nous avons réussi à faire mieux qu’en 2009” (ndlr : + 2,7%). Au fur et à mesure que le spectre d’une majorité absolue se dessinait pour Angela Merkel, le silence se faisait de plus en plus pesant dans la maison Willy Brandt. Dans le hall, deux jeunes sympathisants réagissaient : “Merkel avec la majorité absolue, il y a de quoi avoir peur”, disait l’un; et l’autre de répondre : “ j’espère presque que les euro-sceptiques de l’AfD vont entrer au parlement, au moins, on évitera une grande coalition”.

L’Union chrétienne-démocrate en tête également d’un scrutin régional en Hesse

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L’union CSU/CDU sort gagnante également des élections régionales en Hesse. Selon les estimations des chaînes de télévision nationale, les conservateurs d’Angela Merkel a recueilli entre 39,3% et 39,4% des suffrages dans ce Land de 6,1 millions d’habitants.
Et, comme au niveau national, les libéraux du FDP, ont été évincés du parlement régional. Le SPD et les Verts cumulent entre 40,7% et 41,6% des suffrages, insuffisant, a priori, pour former un gouvernement majoritaire.
Une “grande coalition” entre CDU et SPD est possible, mais également, d’un point de vue arithmétique, une alliance entre conservateurs et Verts, ou encore une union entre les sociaux-démocrates, les Verts et le parti d’extrême-gauche Die Linke (de 5,5% à 5,8% des voix). Il n’est pas rare, au niveau régional, que des coalitions improbables au niveau national, voient le jour.

Le président français félicite la chancelière

François Hollande a appelé la chancelière allemande pour la féliciter. Les deux dirigeants ont promis de “poursuivre leur coopération étroite” pour renforcer la construction européenne, annonce la présidence française dans un communiqué.

François Hollande a félicité Angela Merkel pour son succès et l'a invitée à Paris pour préparer les échéances à venir pic.twitter.com/1ksTpOwfiT

— Élysée (@Elysee) September 22, 2013

L’Union européenne “confiante”

Herman Van Rompuy, le président du Conseil de l’Union européenne a, lui, déclaré qu’il avait “confiance dans le fait que l’Allemagne, avec son nouveau gouvernement, poursuivra son engagement et sa contribution à la construction d’une Europe pacifique et prospère au service de tous ses citoyens”.

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Revue de presse des journaux allemands

“La République Merkel”, titrait l‘édition en ligne du Spiegel, ajoutant: “Deutschland est définitivement Angela-Merkel-Land”.
Le quotidien de centre-gauche Süddeutsche Zeitung, Die Welt et l’hebdomadaire Die Zeit soulignaient “le triomphe personnel d’Angela Merkel”. Le Süddeutsche Zeitung évoquant le “Merkelisme” après huit années de pouvoir de la chancelière.
Le quotidien Bild renchérissait en ajoutant que Merkel est “puissante comme jamais”.

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