Croatie : un référendum sur le mariage homosexuel

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Par Euronews
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Le mariage gay est de nouveau en débat en Croatie. Le 1er décembre, un référendum aura lieu avec la question suivante : « êtes-vous pour une définition constitutionnelle du mariage comme une union d’un homme et d’une femme? »

Ce référendum fait suite à une forte mobilisation de groupes conservateurs. Le collectif ‘‘Au nom de la famille’‘, lié à l‘Église catholique, a recueilli le nombre de signatures nécessaires, soit 450 000, lui permettant d’obtenir l’organisation d’une consultation publique.

Cependant, un article publié cet été par le site Tportal a pointé des irrégularités dans la collecte des signatures. Le nombre final de signatures était, tout d’abord, supérieur à celui initialement déclaré par le collectif ‘‘Au nom de la famille’‘. Ensuite, la majorité des signatures était déclarées dans une commune inconnue. Dernière irrégularité pointée par le journal : certaines personnes avaient manifestement signé pour d’autres.

Le Comité pour la Constitution s’est finalement exprimé le 23 octobre et a validé l’organisation du référendum. La définition du mariage comme une « union hétérosexuelle » rendrait alors compliqué le vote d’une loi croate ouvrant le mariage aux minorités sexuelles. Le pays est encore loin de franchir cette étape et le parti de gauche au pouvoir ne s’est pas encore emparé du sujet.

Une probable crise constitutionnelle

L’organisation de ce référendum crée une confusion. En effet, le peuple a la possibilité de se servir de ce référendum pour exprimer sa volonté d’un changement constitutionnel. Mais d’un autre coté, c’est le Parlement qui vote.
Il est donc possible qu’une majorité d‘électeurs approuvent la définition traditionnelle du mariage. Puis que le Parlement soit appelé à voter sur la même question sans que le résultat ne soit nécessairement le même.

Une contradiction qui pourrait entraîner des problèmes. « J’espère bien que le gouvernement est conscient de sa responsabilité et de la possibilité d’une crise constitutionnelle s’ils vont contre la volonté du peuple », a affirmé Dragan Zelic, du Comité pour la Constitution.

La ministre des Affaires étrangères Vesna Pusic s’est exprimée elle aussi sur ce sujet : « Je pense que tout le monde doit voter. Chaque personne qui habite ce pays doit être consciente qu’un changement constitutionnel de ce type ouvre la voie à la discrimination de n’importe quel groupe, et à la fin, de chacun d’entre nous. »

De son côté, le tribunal constitutionnel a signalé que la décision du peuple sera tout de suite validée au niveau législatif, et ce malgré l’ambiguïté selon laquelle le Parlement pourrait, lui aussi, s’exprimer sur cette question après le vote populaire.

Une organisation très coûteuse

Le coût de ce référendum a été évalué à 47 de millions de kuna (environ 7 millions d’euros). Dans un pays encore plongé dans la crise, ce montant substantiel a servi d’argument aux libéraux pour dissuader la population d’approuver l’organisation de ce référendum. Cela n’a pas suffi, et maintenant que le référendum a été validé, il reste peu de temps pour convaincre les électeurs avant le 1er décembre prochain.

Kristina Olujic

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