Les notes, à quoi ça sert ?

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Par Euronews
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Informer chaque élève de ses progrès est une bonne chose. Dans de nombreux pays, cela passe par l’attribution de notes. Mais s’agit-il de la meilleure méthode ? D’autres approches sont-elles préférables ? Nous faisons le point en Uruguay et au Danemark avant de recueillir le point de vue de deux spécialistes de l‘éducation.

Uruguay : quand les notes poussent à travailler

Dans les écoles primaires de l’Uruguay, comme dans beaucoup d’autres dans le monde, il est important d’avoir de bons résultats : cela suscite parfois du stress chez les enfants et leurs parents et les professeurs peuvent même ressentir une certaine pression quand il s’agit de noter. Le système de notation se présente sous la forme de lettres en primaire et selon une suite de chiffres au secondaire : il a ses limites d’après certains parents qui estiment qu’il ne reflète pas toujours le niveau réel des élèves et que l’attitude des enfants doit être pris en compte. Du côté des élèves, Mara, une jeune fille brillante de 14 ans, témoigne : “le système d‘évaluation est plutôt bon,” dit-elle, “les notes encouragent à travailler et je veux toujours en avoir de meilleures.” Des enseignants soulignent eux la nécessité d’ajouter un commentaire à côté de la note.

Au Danemark, les notes sont interdites pour les moins de 13 ans

Aucune note avant l‘âge de 13 ans, c’est le principe qui prévaut au Danemark depuis plusieurs décennies. De nombreuses écoles du pays adoptent une approche plus globale que l’attribution de notes pour informer les élèves sur leurs progrès et mettre en lumière leurs points forts et leurs points faibles. L’enseignement porte dès la plus petite classe, sur les mathématiques ou l’anglais, mais aussi sur des valeurs importantes au sein de la société danoise : ici, on apprend comment se comporter, gagner en confiance et prendre la bonne décision et un système de notation classique ne permet guère d‘évaluer l’acquisition de ce genre de notions. Jusqu‘à 13 ans, les enfants sont évalués une fois par mois : les professeurs leur font un retour sur leur travail en tenant compte de différents aspects comme la participation en classe, la qualité des devoirs à la maison, des examens oraux et écrits, des projets et des travaux pratiques.

Noter ou ne pas noter, telle est la question !

Nous avons recueilli le point de vue de deux spécialistes de l‘éducation, Philippe Meirieu, professeur en sciences de l‘éducation de l’Université Lumière Lyon 2 et Andreas Schleicher, conseiller spécial du Secrétaire général de l’OCDE, en charge de la politique de l‘éducation. Philippe Meirieu plaide pour un “système qui fait progresser l‘élève”. “Il faut arrêter de vouloir absolument classer les gens, (…) comme dans tous les concours télévisés et les statistiques”, ajoute-t-il, “il faut que les gens soient meilleurs qu’eux-mêmes et non pas systématiquement meilleurs que les autres”. Andreas Schleicher reconnaît lui que “les notes ne doivent pas être la seule évaluation délivrée aux élèves.” “C’est une bonne chose”, dit-il, “que les enseignants leur fassent un commentaire détaillé : c’est particulièrement important pour ceux qui sont issus de milieux défavorisés auxquels on dit souvent qu’ils se débrouillent bien même si leurs résultats sont insuffisants,” affirme-t-il avant de conclure : les enfants “doivent bien comprendre ce qu’ils ont à faire pour améliorer leurs résultats, mais les notes donnent un cadre de référence qui est important.”

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