Après la PMA et la GPA, José Bové dit non aux bébés à trois "parents"

Après la PMA et la GPA, José Bové dit non aux bébés à trois "parents"
Par Euronews
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Les députés britanniques ont autorisé mardi, par 382 voix contre 128, la conception de bébés à partir de trois ADN différents afin d‘éviter la transmission de maladies graves.

Si ce vote fait du Royaume-Uni le premier pays à autoriser ce procédé, la controverse, notamment à l‘étranger se poursuit. En France, José Bové, déjà opposé à la Procréation Médicalement Assistée (PMA) et la Gestation pour Autrui (GPA), dit non à ce genre de procédures.

Pour le député européen Vert, contacté par euronews, “cette décision est contraire au droit européen. Elle montre, en outre, que les évolutions des thérapies génétiques et des manipulations transgéniques sont trop rapides. Elles sont devenues incontrôlées voire incontrôlables.“

Pour en savoir plus sur la décision

La décision doit encore être validée par la Chambre des Lords le 23 février, une étape considérée comme une formalité.

Environ 125 bébés naissent chaque année en Grande-Bretagne avec un dysfonctionnement mitochondrial, transmis par la mère, selon l’AFP. Les mitochondries sont des petits organites (structures spécialisées) présents dans les cellules qui transforment le glucose en molécule énergétique.

Défectueuses, elles provoquent un déficit énergétique pour l’organisme et sont responsables de maladies dégénératives graves et telles que le diabète ou la myopathie. Une technique, développée à Newcastle, permet de bloquer la transmission de la maladie de la mère à l’enfant. Elle consiste à retirer de l’ovule de la mère la mitochondrie défectueuse pour la remplacer par une mitochondrie saine provenant d’une autre femme qui reste anonyme.

"Pour la première fois un être humain serait génétiquement manipulé"

Pour l’eurodéputé, figure de l’alter-mondialisme : “jusque-là, l’essentiel de l’activité des généticiens s‘était porté vers la manipulation des plantes puis des animaux. Aujourd’hui, comme il fallait s’y attendre, l’homme est devenu l’enjeu principal. Les nouvelles méthodes de PMA, la GPA et maintenant la manipulation des embryons ouvrent des possibilités dont les répercussions ne sont même pas évaluables.“

“Le transfert dans un embryon d’une mitochondrie d’une tierce personne franchit une nouvelle barrière. Pour la première fois un être humain serait génétiquement manipulé ce qui aura un impact sur toute sa descendance“, poursuit l’ex-candidat Vert à la Commission européenne.

"La science n'est que vérité éphémère"

“Certains généticiens n’ont pas compris que les connaissances qu’ils considèrent comme des certitudes absolues seront invalidées rapidement par leurs propres élèves. La science n’est que vérité éphémère“ explique José Bové, signataire avec 45 autres eurodéputés, d’une lettre ouverte demandant aux législateurs britanniques de voter non. Sans succès.

Mais pour l‘élu français, il faut voir plus loin. “L’autre question fondamentale que nous devons nous poser est de savoir si nos sociétés sont obligées d’accepter tout ce qui est considéré comme réalisable par certains techniciens de laboratoire. Devrons-nous par exemple accepter le clonage des hommes parce que nous pouvons cloner des animaux ? Devons-nous entrer les yeux fermés dans le futur transhumaniste que nous concoctent certains dirigeants de Google et d’autres firmes ?”

“Je dis non. Nos sociétés ne doivent pas se soumettre aux diktats des apprentis sorciers,“ conclue-t-il.

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