Inégalités hommes-femmes : toujours une réalité en Europe

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Par Euronews
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La journée internationale de la Femme le 8 mars symbolise chaque année une lutte constante et inachevée, contre les inégalités subies par les femmes au quotidien. Parmi elles, certaines ont la peau dure, notamment sur le marché du travail. C’est en tous cas ce que démontre une étude menée par l’Institut européen de statistiques Eurostat. Publiés à l’occasion de la journée du 8 mars, les résultats mettent en lumière une série de différences entres hommes et femmes sur le marché du travail en Europe.

Le premier constat, le plus criant, réside dans la persistance de l’inégalité des salaires entre les deux sexes. Ce qui est devenu l’un des messages forts de ce début d’année 2015, symbolisé notamment par le discours de Patricia Arquette lors de la dernière cérémonie des Oscars, fait toujours partie des luttes en cours.

Ecart des salaires hommes-femmes par pays

Malgré un léger recul par rapport à la précédente étude, l’écart constaté reste tout de même important. Selon les données d’Eurostat, les salaires perçus par les femmes dans les pays de l’UE étaient inférieurs, en moyenne, de 16,4% à ceux des hommes en 2013, contre 17,3% en 2008. A ce rythme-là, il faudrait attendre 71 ans avant que l’égalité parfaite des salaires ne soit atteinte, selon l’Organisation internationale du travail.

Parmi les plus mauvais élèves européens, quatre pays se distinguent : l’Estonie, suivie de la République Tchèque, de l’Autriche et de l’Allemagne. Ces derniers enregistrent tous un écart salarial de 20% et plus.

De leur coté, les pays francophones oscillent autour de la moyenne européenne. En Suisse, on constate une différence de 19,3% entre hommes et femmes. La France, elle, se situe un peu en dessous de la moyenne européenne avec un écart de 15,2%, contre 9,8% en Belgique. Les différences de salaires entre hommes et femmes sont plus réduites en Italie, en Croatie, au Luxembourg, en Belgique, à Malte, en Roumanie, en Slovénie et en Pologne, où l’écart salarial entre hommes et femmes est inférieur à 10%.

Selon Viviane Reding, l’ancienne Commissaire européenne à la justice, cet écart des salaires s’est seulement réduit ces dernières années, et surtout en raison de la crise économique, qui a provoqué la baisse de salaire des hommes bien plus que l’augmentation du salaire des femmes :
« Un salaire égal pour un même travail est un principe de base de l’UE, mais malheureusement ce n’est toujours pas une réalité pour les femmes en Europe. Après des années d’inaction, il est temps que ça change. »

Au-delà des écarts de salaire, l’étude révèle que seulement un tiers des femmes occupent des postes à responsabilité au sein des pays de l’UE, alors que plus des deux tiers travaillent dans les services administratifs. Selon Therese Murpy, directrice de l’Institut européen pour l’égalité des sexes, ces inégalités pourraient être réduites en facilitant davantage le départ en congé parental des hommes et en sensibilisant les enfants à cette réalité.

« C’est très bien d’occuper des postes à hautes responsabilités ou de travailler dans le secteur financier mais ce sont des domaines soumis à une forte pression et qui ne permettent pas de flexibilité, ce qui oblige à choisir entre famille et travail. En conséquence, les hommes exercent rarement leur droit d’être parent car on attend d’eux douze heures de travail par jour. Il n’y a pas de flexibilité et ils sont pénalisés s’ils veulent profiter de leur congé paternité. Cela doit impérativement changer car cela implique que les femmes restent à la maison, ce qui pèse dans l’écart salarial. »

Des progrès ont cependant été réalisés concernant le départ des hommes en congé parental, selon l’OIT. Les pays scandinaves sont d’ailleurs les plus généreux en la matière. En Suède, les hommes bénéficient de treize semaines de congé parental et de neuf en Finlande, malgré des écarts salariaux de 15,2 % et de 18,7%. En revanche, d’autres pays, comme l’Irlande ou le Luxembourg, ne permettent pas aux hommes de prendre un congé parental.

Selon la Commission européenne, seulement 16% des postes décisionnels en Europe sont occupés par des femmes. En 2003, la Norvège est notamment devenue le premier pays au monde à imposer un quota de 40% de femmes au sein des conseils de supervision des entreprises. D’autres pays comme la France, l’Espagne ou encore les Pays-Bas ont ensuite adopté des dispositions similaires. Récemment, en Allemagne, un texte de loi imposant un quota de 30% de femmes dans les conseils de supervision des entreprises dès 2016 vient d’être adopté par le Bundestag.

Taux d’emploi selon le sexe

Selon l’étude, les pays scandinaves et baltes dominent le top 5 des pays avec les plus faibles différences concernant l’accès à l’emploi entre hommes et femmes. Dans ces cinq pays, le taux d’emploi des femmes est élevé. De plus, les différences salariales dans ces pays se situent en dessous de la moyenne européenne, hormis en Finlande.

Ecart des salaires : quels types de postes occupent les femmes en Europe ?

Cette infographie montre que seulement un tiers des femmes occupent des postes à responsabilité dans les pays de l’UE, alors que les deux tiers travaillent dans les services administratifs.

Toujours selon l’étude, les pays où les femmes occupent le plus de postes à responsabilité sont la Hongrie et les pays Baltes. C’est moins le cas à Chypre et au Luxembourg, bien au dessous de la moyenne européenne évaluée à 33%.

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