Le Japon refuse de la viande de baleine importée pleine de pesticides

Le Japon refuse de la viande de baleine importée pleine de pesticides
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Par Marie Jamet avec AFP
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Retour à l’envoyeur : le Japon a, l’année dernière, refusé de commercialiser de la viande de baleine importée par deux entreprises norvégiennes. La raison : un taux de pesticides dans la viande deux fois supérieur au niveau autorisé dans le pays.

Le ministère de la Santé japonais a confirmé ce mercredi l’information révélée par des organisations non gouvernementales écologistes dont l’Animal Welfare Institute (AWI) et Environmental investigation agency (EIA) qui dénoncent ces risques depuis des années.

Les tests menés par le ministère de la Santé japonais au cours de l’année 2014 ont révélés la présence de 0,2 ppm (partie par million) d’aldrine et de dieldrine combinés, ainsi que de 0,07 ppm de chlordane. Le Japon n’autorise des taux que de respectivement 0,1 ppm et 0,05 ppm.

Ces trois substances sont interdites ou très strictement encadrées dans les pays industrialisés car elles persistent longtemps dans l’environnement et peuvent s’accumuler dans les tissus adipeux du corps. Elles sont donc jugées très dangereuses pour la santé.

“Nous menons des vérifications très strictes parce que les baleines ont tendance à accumuler des polluants de l’environnement, comme les pesticides et les métaux lourds“, a expliqué un responsable du ministère.

Dans les deux cas, le Japon a choisi de se débarrasser de la viande incriminée. Pour autant, les importations norvégiennes, en hausse ces dernières années, n’ont pas été suspendues.

L’Autorité norvégienne de la sécurité alimentaire dément ces résultats et assure que ses examens n’ont révélés “que de faibles taux“ de pesticides. “De notre point de vue, manger de la viande de baleine ne présente aucun danger“, a affirmé Grethe Bynes, en charge des exportations et importations au sein de la structure.

“La demande norvégienne pour la viande de baleine a chuté ces dernières années“, rappelle dans son communiqué l’AWI. Dans ce contexte, “pour doper les ventes intérieures, et avec un œil sur les marchés étrangers, le gouvernement norvégien et l’industrie baleinière subventionnent la recherche, le développement et la commercialisation de nouveaux produits dérivés“, déplore-t-il.

La Norvège et l’Islande sont, depuis le moratoire mis en place pour la saison 1985/1986, les deux derniers pays au monde à pratiquer la chasse commerciale à la baleine, harponnant plusieurs centaines de cétacés chaque année. Le Japon y a aussi recours mais sous couvert de recherche scientifique. La viande est pourtant finalement vendue sur les marchés ou offerte à des établissements publics tels que des écoles ou des hôpitaux, soutenant, selon les partisans de l’arrêt de la chasse, un goût de la viande de cétacés pourtant en déclin.

En septembre dernier, la Commission baleinière internationale a durci ses critères de chasse à la baleine à des fins scientifiques, avec le Japon dans son viseur . Cette décision est non contraignante. Le Japon avait pourtant fait savoir qu’il la respecterait avant d’annoncer dans la foulée un nouveau programme de ‘recherche’ dans l’Océan austral.

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