Favelas : la spirale infernale de la violence

Favelas : la spirale infernale de la violence
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Par Sophie Desjardin avec AFP, AP
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Sur la plage de Copacabana, un défilé silencieux. Des membres de l’ONG brésilienne “Rio de paix” ont procédé dimanche à l’enterrement symbolique d’un

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Sur la plage de Copacabana, un défilé silencieux. Des membres de l’ONG brésilienne “Rio de paix” ont procédé dimanche à l’enterrement symbolique d’un cercueil blanc, celui d’un petit garçon de 10 ans, tombé jeudi sous une balle perdue. Sa famille affirme que cette balle perdue serait celle de la police. Une victime collatérale des rixes régulières entre policiers et trafiquants de drogue dans les favelas.

“La classe moyenne pleure rarement pour les meurtres et les violations des droits de l’homme qui se produisent dans les favelas. Aujourd’hui, nous voulons changer la culture dans notre ville. Cette semaine, un garçon a été tué. Nous ne pouvons pas rester silencieux”, explique Antonio Costa, président de l’ONG “Rio de paix”.

Eduardo de Jesus Ferreira a reçu une balle en pleine tête, devant chez lui. C’est le 18e enfant des favelas tombé sous des balles perdues lors d’affrontements depuis 2007. Ses funérailles ont été entièrement payées par le gouvernement de l‘État de Rio, alors que la présidente, Dilma Rousseff, promettait de faire toute la lumière sur le drame.

Pas de quoi apaiser la population de ces quartiers pauvres de Rio. Dès le lendemain de sa mort, des milliers de personnes descendaient dans la rue pour protester et crier au réveil de la population. Une manifestation violemment réprimée par la police. En 24 heures, ce sont quatre personnes au total qui ont trouvé la mort dans ces échanges de tirs.

Depuis 2008, le gouvernement de Rio de Janeiro s’attaque aux trafics de drogue dans les favelas. Trente-huit unités de la police pacificatrice, les UPP ont investi ainsi 264 favelas où vivent plus d’un million et demi de personnes, et aux mains des trafiquants de drogue depuis plus de 30 ans. Pour, Bethino Casas Novas, photographe et résident du quartier d’Alemao, le problème ne sera pas résolu par la présence policière.

“La question sociale ne se règle pas avec la police militaire. La sécurité concerne la police, mais la question sociale est du ressort du gouvernement. Il doit travailler au sein de la communauté et mettre l’accent sur l’investissement social, travailler sur l’urbanisation, or il a cessé de le faire. Les installations sanitaires de bases et le système de santé sont précaires. Or, il est nécessaire de bénéficier de tout cela. Le gouvernement peut ainsi en quelque sorte “conquérir” la communauté des bidonvilles”, explique-t-il.

Moins d’un an après l’organisation de la coupe du monde de football, le Brésil est en plein préparatifs des JO de 2016. Et comme il y a un an, l’insécurité reste un enjeu majeur.

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