Les unités Hached al-Chaabi, l'arme du gouvernement irakien contre Daech ?

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Par Sandrine Delorme avec Beatriz Beiras
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Leur rôle est décisif dans la reconquête de Falluja.

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Leur rôle est décisif dans la reconquête de Falluja. Mais ces hommes ne sont pas des soldats. Ils n’appartiennent pas à l’armée irakienne. Ce sont des membres des unités de la Mobilisation Populaire ou Hached al-Chaabi.

Des troupes non-régulières qui rassemblent des chrétiens, des sunnites, des yézidis, mais surtout des miliciens chiites, comme par exemple, les Brigades de la paix, la Ligue des vertueux, ou la plus importante, la Brigade Badr qui arbore le drapeau de l’Imam chiite Hussein.

Le leader officiel de la Mobilisation populaire est Hadi al-Amiri, ancien ministre des Transports, qui fut aussi le chef de la Brigade Badr, créée en 1982 en Iran et qui serait financée par Téhéran.

A la demande du gouvernement Maliki, il a supervisé les opérations contre Daech dans la province de Diyala et se trouve maintenant à Fallouja :

“Nous encerclons la ville depuis sa banlieue, mais nous n’entrerons pas. C’est une règle que nous suivons dans toutes nos opérations. Notre devoir est d’assiéger Fallouja. Nous n’entrerons que si les forces régulières irakiennes ne sont pas capables de nettoyer la ville.”

Comme à Tikrit en mars 2015, et à Ramadi en décembre 2015, les unités Hached Al Chaabi essaieraient d‘éviter toute confrontation sectaire tout en reprenant ces villes à Daech. Mais il y a de nombreux dérapages sur lesquels le gouvernement irakien ferme les yeux.

Mobilisation

C’est en juin 2014, immédiatement après la prise de Mossoul par Etat islamique que le grand ayatollah Ali al-Sistani a exhorté la population à prendre les armes pour combattre les “terroristes et défendre leur pays.”

Des milliers de volontaires avaient alors rejoint les milices et des centres d’entraînement créés spécialement par les autorités irakiennes pour former les unités armées de la Mobilisation Populaire dont les effectifs avoisinent aujourd’hui 80 000 hommes.

Après avoir stoppé l’avancée de Daech aux portes de Bagdad, les unités Hached al Chaabi ont lutté aux côtés de l’armée régulière irakienne. A Tikrit, ils constituaient la plupart des 30 000 hommes qui ont repris la ville de naissance de Sadam Hussein.

Ennemis jurés de Daech, les miliciens chiites, qui font partie de ces unités, sont accusés d’exactions contre la population sunnite, notamment par Amnesty International : enlèvements, meurtres, saccage de mosquées sunnites, en particulier dans les zones reprises à Daech.

En janvier dernier, le grand ayatollah Ali al-Sistani condamnait les attaques de mosquées sunnites et exhortait le gouvernement à contenir ces milices.

Mais pour l’heure, seule la lutte contre Daech semble compter aux yeux du gouvernement irakien.

Près de Falluja, les unités Hached al Chaabi ont tout récemment découvert des tunnels qu’ils utilisent pour évacuer des civils.

Fallouja abriterait encore 100 000 civils. C’est trois fois moins qu’en janvier 2014 avant sa prise par Daech.

En Irak, la reconquête de #Fallouja passe par les milices chiites https://t.co/ytmUu1FWJI Reportage de @louis_imbertpic.twitter.com/QrHBxFrDhj

— Le Monde (@lemondefr) 30 mai 2016

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