Comment Daesh exporte la terreur

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Par Sophie Desjardin
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Exporter la terreur.

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Exporter la terreur. On le sait, c’est l’une des stratégies d‘État Islamique. Pour cela, l’organisation fait appel à des combattants étrangers. Ils opèrent en dehors du califat autoproclamé, à travers son service de renseignement, baptisé “emni” en arabe et chargé de recruter ces hommes.

Début août, la journaliste américaine Rukmini Callimachi, spécialiste des réseaux terroristes, publie une enquête édifiante dans le New York times, sur les rouages de cette machine infernale. Sur la base de ses investigations et de témoignages de repentis, comme Harry Sarfo, un Allemand détenu à Brême.

Sarfo ne restera que quelques mois en Syrie, où l‘État Islamique lui explique avoir davantage besoin de lui en Allemagne. Il raconte ses conversations avec les djihadistes.

“Mon ami leur a demandé : qu’en est-il de la France? Et ils ont commencé à rire, mais vraiment à rire, à pleurer de rire, et ils ont dit “ne t’inquiète pas pour la France”

C‘était en avril 2015. 7 mois plus tard, les attentats de Paris feront 130 morts et 350 blessés.

Les confessions de l’Allemand vont plus loin.
Concernant les Etats-Unis et le Canada, raconte t-il,

“C’est plus facile de les atteindre via les réseaux sociaux, parce qu’ils disent que les Américains sont stupides. Ils ont une politique très libérale sur les armes”

Recruter via internet fait donc aussi partie de la stratégie, comme apprendre à camoufler son allégeance et ses voyages.

“Quand ils reviennent en France ou en Allemagne, ils peuvent dire qu’ils étaient en vacances en Turquie”

Rien n’est laissé au hasard. Toutes ces actions, recrutements, formations, sont coordonnés par le syrien Abou Mohammed Al-Adnani, porte parole et chef de la propagande de Daesh. C’est une véritable organisation tentaculaire qu’il a mise en place en Europe, notamment.

Mais outre les attentats en Europe, cette cellule de renseignement est aussi à l’origine de nombreux autres attentats ailleurs dans le monde, aux Etats-Unis, en Turquie, qui a connu 3 attaques en 2016 faisant 66 morts, ou encore en Tunisie ou en Egypte

Selon Marc Pierini, ancien ambassadeur de l’Union Européenne en Turquie et chercheur au Carnegie Europe, il faut mettre l’accent sur la prévention

_“La première chose à faire est de renforcer la coopération à l’intérieur de l’Union européenne. C’est de la coopération en matière de contre-terrorisme, donc il s’agit de procédures, de procédures judiciaires, de procédures policières, d‘échanger des listes. La plupart de ces jeunes qui vont en Syrie sont issus de quartiers pauvres, en décrochage scolaire, au chômage, et un vague, très vague endoctrinement religieux”

Depuis 2 ans, le monde a compris que l‘État Islamique avait changé de terrain opérationnel. L’enquête du New York Times permet de comprendre l’ampleur de la machinerie derrière les attaques commises en dehors de leurs frontières.

Harry Sarfo, Ghanaian-born Former ISIS Recruit Tells His Story https://t.co/uF64bFdOvO via YouTube</a></p>&mdash; Smiley&#39;s People (Nkwaten) 14 août 2016

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