Le championnat du monde de tango, ou un siècle de passion argentine

Le championnat du monde de tango, ou un siècle de passion argentine
Par Maxime Biosse Duplan
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Cristian Palomo et Melisa Sacchi sont entrés dans l’histoire du tango en remportant lundi à Buenos Aires la finale du championnat du monde, catégorie tango de…

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Cristian Palomo et Melisa Sacchi sont entrés dans l’histoire du tango en remportant lundi à Buenos Aires la finale du championnat du monde, catégorie tango de piste. Quoi de mieux qu’un couple argentin pour gagner cette compétition qui célèbre une danse, un art de vivre si populaire en Argentine ?

Une trentaine de couples, venus du monde entier, ont participé à la finale.

Ce Championnat du Monde un peu particulier a eu lieu du 22 au 31 Août.

Qui participe ?

La participation est gratuite et ouverte aux amateurs et aux professionnels. Les concurrents doivent choisir entre deux catégories : le Tango Salon (tango de piste), version traditionnelle et stricte du tango, et le Tango Escenario (tango de scène), plus chorégraphique et incorporant des éléments venus d’autres disciplines de la danse, comme le ballet. Le jury est composé de danseurs professionnels. Auparavant, la compétition était ouverte uniquement aux couples constitués d’hommes et de femmes, mais en 2013 les règles ont été assouplies pour permettre aux couples de même sexe de participer. Le Championnat du Monde de Tango est la dernière étape d’une série de compétitions organisées dans le monde entier à partir de mars. Les villes choisissent ainsi leurs champions “municipaux” pour participer à la dernière phase. Les couples déjà détenteurs de titres nationaux ou régionaux peuvent eux aussi concourir. En 2016, plus de 500 couples de nationalités différentes ont participé. De nombreux spectacles, cours de danse et conférences sont aussi proposés dans le cadre d’un festival qui accompagne toute la compétition.

Les règles d‘évaluation

Le Tango Salon a toujours été et reste conçu comme une danse sociale, où les aspects les plus importants sont le rapport à la musique, la sensualité et la complicité des deux danseurs. Une fois formé et la musique lancée, le couple ne doit plus se séparer. Pour que sa position soit correcte, le corps de l’un des danseurs doit toujours se trouver retenu par le bras de l’autre. Pour certaines figures l‘étreinte peut se détendre, mais temporairement seulement.

Tous les mouvements doivent être effectués dans l’espace permis par l‘étreinte du couple, afin de ne pas gêner les autres danseurs.

Dans la catégorie du tango de scène, les participants doivent être capables de montrer quelle est leur appréciation personnelle du tango. Les passes et les figures sont donc plus libres mais elles doivent se faire dans une tradition de tango et inclure certains classiques reconnaissables par tous. La performance générale doit en être enrichie.

AGENDA | Este fin de semana, Festival de #Tango en #Menton: https://t.co/WF3tPfbPGutourisme_menton</a> <a href="https://t.co/0gWOZc1lSI">pic.twitter.com/0gWOZc1lSI</a></p>&mdash; Costa Azul Digital (Azul_Digital) 1 septembre 2016

Un peu d’histoire

Le tango est né à la fin du XIXe siècle sur les berges du Rio de la Plata, la grande baie où les fleuves Uruguay et Paranà se rejoignent et où se trouve Buenos Aires. Dans les quartiers populaires se mêlent alors musique cubaine, flamenco espagnol et violons napolitains… D’abord appelé Milonga, le tango ne prendra sa forme quasi-définitive qu’avec l’arrivée du bandonéon, ce petit accordéon à la texture tropicale et mélancolique. La sensualité, voire le côté provocant du tango vient du fait que les premières danseuses étaient souvent des prostituées. De petites formations, les groupes de tango deviennent dans les années 20 de vrais orchestres qui jouent dans le bals, les académies, les cabarets.

Le tango connaît son heure de gloire dans les années 40, époque où tous les grands compositeurs et interprètes enregistrent leur musique. Le son argentin s’exporte alors dans le monde entier.

Mais à partir des années 60, le tango, comme beaucoup de musiques traditionnelles, tombe en désuétude. Seuls quelques artistes audacieux parviendront à le remettre au goût du jour : l’immense bandéoniste Astor Piazzola, et, plus proche de nous, le groupe franco-suisso-argentin Gotan Project.

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— john van der wal (@jvdwl) 1 septembre 2016

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