Coup dur pour le financement du Jihad : saisie de tonnes d'armes et haschich

Coup dur pour le financement du Jihad : saisie de tonnes d'armes et haschich
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Par Joël Chatreau
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L’opération “Rose des vents” est exemplaire en matière de coopération européenne contre le trafic d’armes et de drogue, d’autant qu’elle a permis d’affaiblir le financement des groupes jihadistes au…

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L’opération “Rose des vents” est exemplaire en matière de coopération européenne contre le trafic d’armes et de drogue, d’autant qu’elle a permis d’affaiblir le financement des groupes jihadistes au Moyen-Orient. Ses résultats sont impressionnants : en tout, 11 400 armes de guerre saisies, dix tonnes d’explosifs, un million de munitions, cent tonnes de haschich récupérées en l’espace de trois ans. L’arsenal et la drogue étaient dissimulés dans sept navires qui ont été arraisonnés, tous en provenance de Turquie où le réseau criminel avait établi sa base logistique. Plus d’une centaine d’hommes, membres des équipages, ont été arrêtés.

Ce vaste coup de filet, mené en toute discrétion depuis 2013, a été révélé hier mardi 11 octobre par Europol, l’organisme européen de police criminelle qui a coordonné l’ensemble de l’opération appelée donc “Rose des vents”. Ses principaux acteurs ont été la Garde civile en Espagne, la Direction Nationale du Renseignement et des Enquêtes Douanières en France, la Garde des finances en Italie et le service de garde-côtes en Grèce. Europol a même collaboré avec la Drug Enforcement Administration (DEA), la police fédérale qui lutte contre le trafic de stupéfiants aux Etats-Unis.

Le dernier navire intercepté, le 23 septembre dernier, transportait près de 20 tonnes de haschich :

#PR#DrugTrafficking 19.6 tonnes hashish seized thxs to great coop btw Europol</a> <a href="https://twitter.com/guardiacivil">guardiacivildouane_france</a> <a href="https://twitter.com/GDF">GDFhttps://t.co/9K5ZL03K21pic.twitter.com/YQzBtZ0rOM

— Europol (@Europol) October 11, 2016

Un réseau de Syriens, Marocains, Espagnols

Les armes étaient en grande partie acheminées vers la Libye, et le trafic de haschich, venant principalement du Maroc, servait à financer les groupes armés islamistes actifs au Moyen-Orient ; la drogue arrivait généralement d’abord en Egypte. La Garde civile espagnole, particulièrement impliquée dans le démantèlement de la filière de drogue, a donné des détails mardi : son porte-parole, le lieutenant-colonel Javier Rogero, a indiqué que les 109 membres du réseau arrêtés étaient surtout des Syriens (34), des Marocains (26), des Espagnols (14), le reste étant des Turcs et des Egyptiens.

Les grosses quantités de haschich en provenance du Maroc étaient également transportées par camion, à travers les pays du Sahel, la Mauritanie, le Mali, le Niger, jusqu’en Libye. Grâce à l’aide de la Gendarmerie royale marocaine, les militaires espagnols ont intercepté sur cette route depuis un an trois poids lourds bourrés à craquer de drogue. La Libye a notamment été la destination d’un navire précieux pour les jihadistes : battant pavillon togolais, il était chargé de 6 400 armes de guerre, 570 000 munitions et dix tonnes de nitrate d’ammonium, utilisé pour fabriquer des explosifs. Le bateau a été arraisonné par des gardes-côtes grecs; comme par hasard, sa destination finale était Misrata, ville côtière encore aux mains du groupe Etat islamique à ce moment-là.

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