"Reste à ta place" : la réplique cinglante d'Erdogan au Premier ministre irakien

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Par Cecile Mathy
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Regain de tensions entre Ankara et Bagdad au sujet de la présence militaire turque en Irak. Recep Tayyip Erdogan s'en est violemment pris au chef du gouvernement irakien, estimant que la Turquie n'av

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Le ton montre entre la Turquie et l’Irak face à l’imminence d’une tentative pour reprendre Mossoul au groupe Etat islamique.

En jeu : la présence militaire turque dans le nord de l’Irak.

2000 soldats turcs seraient déployés dans le pays et notamment sur la base de Bachiqa.

La présence turque en Irak irrite Bagdad

Ces troupes sont venues à l’invitation des peshmergas irakiens et de Massoud Barzani, le président du gouvernement régional du Kurdistan, d’après Ankara.

Bagdad les voit, au contraire, comme une “force d’occupation”. Le Premier ministre irakien ne veut donc pas les voir participer à la reconquête de Mossoul avec les forces internationales, kurdes et irakiennes.

"Reste à ta place" lance Erdogan à al-Abadi

De quoi s’attirer les foudres de Recep Tayyip Erdogan. Le président turc s’en est pris violemment à Haidar al-Abadi, le chef du gouvernement irakien, estimant que ce dernier l’avait “insulté personnellement”.

“Tu n’es pas mon interlocuteur, tu n’es pas à mon niveau. Peu nous importe que tu cries depuis l’Irak, nous continuerons à faire ce que nous pensons devoir faire. C’est qui le Premier ministre irakien ? Reste à ta place”, a lancé le président turc depuis Istanbul.

Bagdad demande à l'Onu de se prononcer

Haidar al-Abadi a réagi à ces propos, déclarant que Recep Tayyip Erdogan “jetait de l’huile sur le feu”. Il a dit craindre que “l’aventure turque ne tourne en une guerre régionale”.

Bagdad a demandé une réunion urgente du Conseil de sécurité de l’ONU sur la question.

Les Etats-Unis ont estimé, dans un communiqué, que toutes les forces internationales en Irak devaient “être sur place en accord et en coordination avec le gouvernement irakien”.

Washington coordonne une coalition internationale qui a repris du terrain avec les peshmergas kurdes aux jihadistes de l’Etat islamique dans le nord de l’Irak, comme en août dernier à l’est de Mossoul.

La Turquie entraîne des combattants sunnites

Les forces turques forment, elles, des volontaires irakiens sunnites en vue de la reconquête de la ville. Ankara a également critiqué l’implication éventuelle de milices chiites et de groupes armés kurdes – hostiles à la Turquie – à une reprise de Mossoul, irritant le gouvernement de Bagdad.

Les députés irakiens avaient déjà exprimé leur mécontentement au début du mois lorsqu’un vote du Parlement turc avait prolongé le mandat qui autorise les troupes turques à intervenir en Irak et en Syrie.

Mossoul, ancien territoire ottoman

Mossoul fut un territoire ottoman pendant quatre siècles avant d‘être rattaché à l’Irak après la Première Guerre mondiale et la chute de l’empire ottoman. Ankara estime donc avoir des droits historiques sur cette ville.

Avec agences.

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