Pays du Golfe : HRW dénonce la répression des activistes utilisant Internet

Pays du Golfe : HRW dénonce la répression des activistes utilisant Internet
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Par Euronews
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L'Organisation Human Rights Watch (HRW) a lancé un site internet interactif pour dénoncer la répression visant les activistes en ligne dans les Etats arabes du Golfe.

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L’Organisation Human Rights Watch (HRW) a lancé un site internet interactif pour dénoncer la répression visant les défenseurs des droits de l’Homme et les dissidents politiques dans les Etats arabes du Golfe. L’ONG a dressé le portrait de 140 activistes emprisonnés, en référence à la limite des 140 caractères sur Twitter.

Arab Gulf States: Attempts to Silence 140 Characters https://t.co/FZOkCVUOEa

— Human Rights Watch (@hrw) 1 novembre 2016

Une offensive systématique et bien financée contre la liberté d’expression

Twitter, Facebook, WhatsApp ou encore YouTube sont de plus en plus utilisés depuis quelques années par les populations des pays du Golfe, notamment par des activistes qui utilisent les réseaux sociaux, blogs, sites de partage ou autres applications mobile pour diffuser leurs opinions, à défaut de pouvoir les exprimer dans le cadre de partis politiques ou dans la rue. Lors des Printemps arabes en 2011, nombreux sont ceux, notamment à Bahreïn, qui ont utilisé Internet pour faire part de leurs revendications.

Mais ces dernières années, des centaines de personnes aux profils divers – opposants politiques, défenseurs des droits, journalistes, avocats, blogueurs – ont fait les frais de cet engagement “online”, selon Human Rights Watch qui pointe du doigt les six pays du Conseil de coopération du Golfe : l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Koweït, Oman et le Qatar. Selon l’ONG, les gouvernements de ces pays ont mené une vaste campagne de répression : manœuvres d’intimidation, enquêtes et poursuites judiciaires, mises en détention arbitraires, procès iniques, tortures, déchéances de nationalité, sont notamment évoqués sur le site de HRW.

“Les États du Golfe ont lancé une offensive systématique et bien financée contre la liberté d’expression afin de contrer l’impact potentiellement transformatif des réseaux sociaux et de la technologie de l’internet”, souligne Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient chez Human Rights Watch.

Selon l’ONG, les gouvernements des pays du Golfe ont notamment recours à un logiciel qui permet d’accéder aux e-mails, SMS, à l’historique des appels téléphoniques, aux dossiers et mots de passe d’un particulier. Le logiciel permettrait aussi d’activer à distance l’appareil photo et le micro d’un téléphone cellulaire ou d’un ordinateur portable.

Portraits de 140 activistes emprisonnés

Sur un site interactif, Human Rights Watch dresse le portrait de 140 activistes qui ont pour la plupart été condamnés à des amendes ou à des peines de prison pour avoir exprimé sur Internet des critiques à l‘égard de leurs gouvernements. Parmi eux figurent :

- L’opposant bahreïni Nabil Rajab, accusé d’avoir “insulté” les autorités de Manama et de Ryad.

- L’activiste saoudien Walid Abulkhair qui purge une peine de 15 ans de prison.

In Saudi, extremists get “rehabilitation”. Why r peaceful critics harassed, jailed AdelAljubeir</a>? <a href="https://t.co/iqnN6JXolv">https://t.co/iqnN6JXolv</a> <a href="https://twitter.com/hashtag/140GulfCharacters?src=hash">#140GulfCharacters</a> <a href="https://t.co/MDZhaaYW78">pic.twitter.com/MDZhaaYW78</a></p>&mdash; Human Rights Watch (hrw) 1 novembre 2016

- L’avocat émirati Mohammed al-Roken, emprisonné en 2013 avec 69 personnes pour 15 ans après avoir été reconnu coupable de “complot” pour renverser le régime.

4 years in UAE jails: Dr Mohammed Al-Roken is sacrificing his freedom for #human_rights in UAE \#SET\_HIM\_FREEpic.twitter.com/qBoOUSQMoe

— Emirates Centre 4HR (@ECHRIGHTS) 17 septembre 2016

La militante bahreïnie des droits de l’Homme Zainab al-Khawaja qui avait été écrouée avec son bébé avant d‘être relâchée deux mois plus tard pour raisons humanitaires.

Human Rights Watch appelle les pétromonarchies à changer de cap et à s’engager sur la voie de la démocratie et du respect de la liberté d’expression : “Au lieu de jeter en prison leurs détracteurs qui s’expriment pacifiquement sur les réseaux sociaux, les gouvernements du Golfe devraient élargir les possibilités de débat entre membres de la société et effectuer les réformes très nécessaires que beaucoup de ces activistes réclament depuis des années”, souligne Sarah Leah Whitson. “Les États du Golfe (…) se trompent lourdement s’ils pensent pouvoir empêcher indéfiniment les citoyens d’utiliser les médias sociaux ou autres pour réclamer des réformes positives.”

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