Etats-Unis : les Sioux de Standing Rock contre l'oéloduc Dakota Access

Etats-Unis : les Sioux de Standing Rock contre l'oéloduc Dakota Access
Par Sandrine Delorme
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Donald Trump est l'un des actionnaires direct et indirect d'Energy Transfer Partners, la compagnie qui construit l'oléoduc.

PUBLICITÉ

Dans le Dakota du Nord, aux Etats-Unis, cinq mille personnes, Sioux, défenseurs des droits des Amérindiens et écologistes sont plus que jamais mobilisés contre la construction d’un oléoduc.

Et la situation risque de se durcir, car le gouverneur de l’Etat a ordonné l’expulsion du campement, sous prétexte de protéger les manifestants du froid.

Barricadés dans leurs tipis et leurs tentes, ils sont pourtant déterminés à faire face. Les températures vont chuter à -14° celsius la semaine prochaine.
Mais personne ne semble intimidé, ni par les menaces, ni par le froid. Au contraire…

Tout est beaucoup plus difficile avec le froid et tout le monde s’inquiète constamment pour tout le monde, mais personne ne va nulle part et c’est ce que je trouve très beau“, explique Loretta Redding, venue de Californie.

L’objet de ce mouvement, c’est donc le tracé du Dakota Access pipeline. Long de près de 2 000 kilomètres, il doit acheminer l‘équivalent de 500 000 barils de pétrole par jour du Dakota du Nord, à la frontière canadienne, jusqu’en Illinois.

Un projet de 3,7 millions de dollars pratiquement achevé, à l’exception d’un tronçon qui doit passer sous le fleuve Missouri et le lac artificiel Oahe, sur des Terres sacrées, à huit kilomètres de la réserve de la tribu Sioux de Standing Rock.

Le problème, c’est que le tracé a changé, en quelques mois en 2014… Le premier projet passait près de Bismarck, une ville de 67 000 habitants dont “les réserves d’eau pouvaient être mises en danger par le pipeline”, selon les études environnementales du Corps des ingénieurs de l’armée, propriétaire des terres.

Et dès 2014, lorsque le nouveau tracé a été connu, le conseil de la tribu Sioux de Standing Rock s’y est opposé.

En septembre et en octobre dernier,des violences ont opposé les hommes de la sécurité du chantier et les manifestants. Il y a eu des blessés et des arrestations.

Début novembre, le gouvernement fédéral avait stoppé les travaux, le temps de réviser le permis de la compagnie Energy Transfer, mais la justice a tranché, et les travaux doivent reprendre après évacuation d’ici le 5 décembre.

Energy Transfer Partners est une compagnie dont le futur président américain Donald Trump est directement actionnaire à hauteur de 50 000 dollars. Indirectement, il est aussi l’actionnaire majoritaire de la compagnie Phillips 66 qui détient un quart d’Energy Transfer Partners.

Nous sommes simplement la compagnie qui construit l’infractructure, en accord avec la loi, nous faisons tout ce que nous sommes supposés faire, nous allons construire un pipeline sûr et nous allons traverser la rivière à cet endroit“, explique le PDG d’Energy Transfer, Kelcy Warren.

Pour les Sioux de Standing Rock, un accident n’est cependant pas à exclure, une fuite peut polluer le fleuve Missouri, seule source d’eau potable de leur réserve. Mais ils ont aussi d’autres raisons de s’opposer au projet :

Cet endroit est sacré pour nous, parce que ce sont nos terres et les terres de nos ancêtres. L’endroit où ils veulent faire passer cet oéloduc, c’est un lieu de sépultures, c’est sacré pour nous. On ne passe pas sur des lieux de sépultures“, explique Winona Kasto, chef de la cuisine sioux du campement.

Dernier soutien en date : des vétérans de l’armée américaine qui veulent servir de bouclier humain en formant une chaîne autour du camp, en prévision de l’expulsion.

2,000 Veterans To Form ‘Human Shields’ To Protect #StandingRock Protestershttps://t.co/bgS5FQHPFL#NoDAPL

— Standing Rock Sioux (@StandingRockST) 1 décembre 2016

Mais les Sioux de Standing Rock protestent depuis avril. 200 autres tribus amérindiennes les soutiennent dans leur combat. C’est le plus gros rassemblement de peuples autochtones d’Amérique du Nord depuis un siècle.

Le représentant des Sioux de Standing Rock, David Archambault a expliqué que la décision d’expulsion et de poursuite des travaux le décevait profondément, mais ne l‘étonnait pas, après 500 ans de maltraitance du peuple amérindien…

Interactive timeline map on pipeline route change. #NoDAPL#StandWithStandingRockpic.twitter.com/wNEUnULPXQ

— Standing Rock Sioux (@StandingRockST) 1 décembre 2016

We need your voice NOW more than ever. Call @POTUS and ask him to DENY the easement. https://t.co/pZOGZR5vYw#NoDAPL#StandWithStandingRockpic.twitter.com/PBtlgekHdt

— Standing Rock Sioux (@StandingRockST) 1 décembre 2016

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

L'ultimatum des législateurs américains à TikTok pour couper ses liens avec la Chine

Joe Biden lance sa campagne lors du discours sur l'état de l'Union

Drame sur un tournage : l'armurière du film d'Alec Baldwin coupable d'homicide involontaire