Lutte contre la pédopornographie en ligne : certains réseaux sociaux ne jouent pas le jeu (Interpol)

Lutte contre la pédopornographie en ligne : certains réseaux sociaux ne jouent pas le jeu (Interpol)
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Par Euronews
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Entretien avec Mike Moran, le chef de l'unité de lutte contre la pédocriminalité au quartier général d'Interpol à Lyon (France).

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Chaque jour, des centaines de milliers d’images à caractère pédopornographique sont échangées sur internet. Un trafic lucratif et sans limite où parfois même des nourissons sont abusés.

Mais la lutte s’organise. Lundi, grâce une base de données internationale sur l’exploitation sexuelle des enfants, Interpol est parvenu à franchir le cap des 10 000 victimes identifiées, en sept ans.

Grâce à ce dispositif, des enfants ont parfois été sauvés de l’enfer en quelques heures via la coopération entre les services de police.

Entretien avec Mike Moran, le chef de l’unité de lutte contre la pédocriminalité auquartier général d’Interpol à Lyon.

Joanna Gill, euronews : Quarante-neuf pays utilisent actuellement votre base de données. Quid des autres pays ? Est-ce un manque de ressources, de volonté ou c’est un problème juridique qui empêche toute coopération ?

Mick Moran, responsable du service des communautés vulnérables : “Ce qui manque le plus c’est le soutien politique. Si vous demandez à n’importe quel politicien ce qu’il fait. Il répond qu’il est en train de faire ceci ou cela mais cela ne se traduit pas en effectifs policiers. C’est une vraie bataille que de trouver des ressources.”

Comment trouver un équilibre entre la confidentialité des données en ligne et la protection des mineurs ?

*M.M. *: “Souvent lorsque nous avons une victime que nous identifions en tant qu’enfant subissant des abus sexuels, lorsqu’on y regarde de près, nous sommes malheureusement confrontés à des restrictions en termes de confidentialité ce qui peut faire capoter une enquête.”

Les compagnies qui gèrent les réseaux sociaux coopèrent-elles assez ?

*M.M. *: “Je ne citerai pas le nom de ces compagnies. Je ne souhaite vraiment pas le faire. Mais oui, certaines d’entre elles ne jouent pas le jeu. Elles ignorent totalement le problème et préfèrent parler de confidentialité. Et je leur dit : ‘s’il vous plaît, cessez de vous cacher derrière des faux-fuyants… reconnaissez votre responsabilité. Vous auriez dû bâtir un système plus sûr depuis le début.”

#INFOGRAPHIC: The 8 steps to identifying victims of #childsexualabuse, via the ICSE database. https://t.co/9ilDNSgnjWpic.twitter.com/4n93S9npmE

— INTERPOL (@INTERPOL_HQ) 9 janvier 2017

En écoutant ce que disent les officiers travaillant sur ces affaires, c’est à en perdre le sommeil. Qu’est-ce qui vous pousse à continuer votre travail ?

*M.M. *: “Il y a une affaire aux Philippines qui me revient : elle n’avait pas été traitée via notre base de données. Dans cette affaire en particulier, les abus sexuels étaient aussi accompagnés d’une extrême violence et par une menace permanente sur ces enfants.
Imaginez ce qu’il y avait sur ces vidéos et sur les bandes-son qui les accompagnaient : il y avait ces cris d’enfants…
Cela rend ce métier parfois très difficile, on a alors un sentiment d’impuissance. Mais c’est cette impuissance qui motive la volonté des enquêteurs. Ce qui nous motive c’est que via des enquêtes sérieuses, en travaillant ensemble jusqu‘à leur dénouement, on puisse à la fin indentifier ces enfants, stopper les abus dont ils sont victimes et faire en sorte que les responsable soient condamnés.”

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