De la région de Mossoul ou d'Alep, ils ont fui Daech

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Par Beatriz Beiras
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Des Irakiens et des Syriens témoignent de la difficulté de fuir, des souffrances et des dangers qu'ils ont endurés.

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Les Irakiens continuent de fuir les zones sous contrôle de Daech. Ici, en deux jours, plus d’un millier de personnes ont traversé la frontière irako-syrienne pour rejoindre le nord-est de la Syrie qui est contrôlée par les forces kurdes. La zone est considérée en général comme stable et sûre.

Fatima Ibrahim Khalaf raconte l’enfer qu’elle a réussi à fuir avec ses enfants.

Nous étions fatigués des tirs et de Daech. Si les jihadistes voyaient une voiture qui transportait des cigarettes, ils la confisquaient, s’ils voyaient une voiture transportant des gens, ils la confisquaient aussi. Ils ont pris l’argent du gouvernement, l’argent du peuple aussi. Les gens étaient affamés et il n’y avait aucune aide.

Depuis la frontière, ces rescapés de Daech se rendent ensuite dans le camp de réfugiés d’Al Hawl où s’entassent déjà des milliers de réfugiés irakiens.
L’un d’entre eux raconte la difficulté de parvenir jusqu’ici avec des enfants en bas-âge.

C‘était un dur voyage. C‘était une torture. Nous avons dû marcher sur de longues distances et nous n’avions pas d’argent pour payer les passeurs pour nous guider jusqu’ici. Nous avons souffert tout le long du trajet pour atteindre ce camp“, explique Khaked Khalas, son enfant dans les bras.

La plupart de ces réfugiés viennent de Tal Afar, dans le district ouest de Mossoul, qui est toujours sous l’emprise de Daech.
Plus à l’ouest, à Safira, près d’Alep, on retrouve aussi des Syriens qui ont fui les forces d’Etat islamique, des déplacés.

Elham Saleh en fait partie. Elle vit dans cette maison avec des proches depuis deux semaines. Elle fabrique des éponges et des gants en loofah qu’elle vend une dizaine de centimes la pièce. Comme beaucoup d’autres Syriens, elle a dû payer 264 euros pour pouvoir fuir les jihadistes avec son fils Abdullah, une somme exorbitante compte-tenu de sa situation.

J‘étais mariée et je vivais à Deir Hafer. Mon mari a rejoint Daech, alors j’ai décidé de le fuir. Chez nous, les femmes sont très mal vues et sont obligées de couvrir leur visage.

Samia al-Moussa est aussi une rescapée de Daech. Avec ses six enfants, elle a pu fuir après que son mari, Abdul-Fattah, ait été décapité par les jihadistes en 2014, trois mois après sa disparition. Il était directeur d’une école à Sheikh Ahmad. Samia et son beau-frère témoignent de son assassinat.

Nous étions à la maison, il était 23h, et nous avons entendu une voiture approcher. Ils ont crié “Abdul, venez avec nous !”. Quand on leur a demandé “pour aller où ?”, ils nous ont dit que ce n‘était pas nos affaires. Il est allé avec eux et nous ne l’avons plus jamais revu.

Avant d‘être exécuté, il disait que ces jihadistes étaient des infidèles et qu’ils n’avaient rien à voir avec l’Islam. Qu’ils n’avaient aucune foi. Ils ont dit qu’il donnait des informations pour les frappes aériennes et qu’il était un agent du gouvernement.

Ces deux derniers mois, 3 500 familles ont fui les zones tenues par Daech dans le nord de la Syrie pour se réfugier à Safira. Ici, des organisations nourrissent 25 000 personnes par jour.

Vulnerable children and families line for food in Al Safira, Syria. Our colleagues prepare 4,500 hot meals here every day. pic.twitter.com/Hy0Gt8sgKF

— British Red Cross (@BritishRedCross) 6 janvier 2017

Avec AP

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