Tensions entre Ankara et Berlin suite à l'incarcération d'un journaliste en Turquie

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Par Euronews
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Deniz Yücel, le correspondant du journal allemand Die Welt a été placé en détention provisoire pour propagande "terroriste" et "incitation à la haine". Angela Merkel demande sa libération.

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Cela peut paraître surprenant mais Deniz Yücel semble soulagé d‘être désormais en prison en Turquie, après deux semaines passées dans les locaux de la police.

“J’ai l’impression de retrouver des petites parties de ma liberté”, a-t-il écrit dans une lettre à sa rédaction indiquant qu’il bénéficiait désormais de la lumière du jour, de cigarettes ou encore de vraies toilettes.

*Le correspondant du journal allemand Die Welt a été placé en détention provisoire ce lundi
pour propagande “terroriste” et “incitation à la haine”.*

Zum Lachen, wenn es nicht zum Heulen wäre. #freedenizhttps://t.co/AjXUclBYWg via welt</a></p>&mdash; Klaus Geiger (geig_erzaehler) March 1, 2017

Deniz Yücel s‘était rendu à la police le 14 février à Istanbul, selon Die Welt, car il était recherché pour ses articles sur le piratage de la messagerie électronique de Berat Albayrak, ministre de l’Energie et gendre du président turc Recep Tayyip Erdogan.

Les courriels piratés, rendus publics en septembre, ont dévoilé des pressions politiques du gouvernement turc sur des médias et des stratégies de manipulation de l’opinion sur les réseaux sociaux.

Angela Merkel demande sa libération

L’incarcération du journaliste attise donc les tensions germano-turques.

Angela Merkel a estimé que le “journalisme indépendant” avait “le droit d’exister”. “Les journalistes doivent pouvoir faire leur travail et c’est pour cela que nous pensons à Denis Yucel qui mérite d‘être libéré”, a déclaré la chancelière allemande.

Les relations entre Ankara et Berlin sont complexes car l’Allemagne compte la plus importante diaspora turque au monde, soit plus de trois millions de personnes.

Les dirigeants turcs viennent d’ailleurs y faire campagne, à l’instar du Premier ministre le week-end dernier en Rhénanie du Nord Westphalie.

Binali Yildirim venait convaincre ses concitoyens de dire “oui” lors du référendum du 16 avril prochain, au nom de la lutte contre le terrorisme.

La consultation populaire vise à donner l’intégralité du pouvoir exécutif au président turc, Recep Tayyip Erdogan, alors que nombre de ses opposants dénoncent déjà la dérive autoritaire du pouvoir qui a multiplié les arrestations depuis le coup d’Etat manqué en juillet dernier.

Ce changement de la constitution pourrait permettre à Recep Tayyip Erdogan de rester à la tête de la Turquie jusqu’en 2029.

D'après le journal Die Zeit, l’opposition allemande et certains élus de la coalition au pouvoir font pression sur la chancelière pour qu’elle interdise au président turc de venir tenir un meeting en Allemagne d’ici au référendum.

Avec AFP, Reuters.

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