Guyane : premier jour de grève générale

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Par Euronews
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La Guyane entame lundi son premier jour de grève générale, dans un climat "tendu", de l'aveu même de la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts, qui appelle "au calme", conditionnant sa venue sur p

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La Guyane entame lundi son premier jour de grève générale, dans un climat “tendu”, de l’aveu même de la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts, qui appelle “au calme”, conditionnant sa venue sur place à l‘établissement d’un “dialogue serein”.

Malgré l’arrivée d’une mission interministérielle pour “dialoguer”, 37 syndicats réunis au sein de l’Union des travailleurs guyanais (UTG) ont voté samedi à la quasi-unanimité la “grève générale illimitée” pour lundi.

Chacun s’est organisé depuis quelques jours en prévision du blocage général, en s’approvisionnant en nourriture et carburant, provoquant de longues files d’attente dans les magasins et aux stations service.

Ce territoire ultramarin d’Amérique du sud, de plus de 250.000 habitants se réveille donc lundi (il est 5 heures de moins par rapport à la métropole) sous la menace d’une paralysie de la vie économique, déjà ralentie depuis jeudi par une quinzaine de barrages routiers.

Air France a annulé ses vols vers Cayenne dimanche et lundi et Air Caraïbes lundi.

La situation est tendue“ en Guyane a reconnu lundi matin Ericka Bareigts, en appelant “au calme“ et “au dialogue“. “Cette situation, nous la suivons de très près“, a-t-elle souligné, expliquant ne pas s‘être elle-même rendue sur place, car “ aujourd’hui les conditions du dialogue ne sont pas réunies“.

Mme Bareigts a cependant ouvert la porte à sa possible venue : “Bien sûr que je peux (y) aller. Sauf qu’il faut les conditions du dialogue, les conditions du dialogue serein, républicain, à visage découvert“.

Un groupe, baptisé “Les 500 frères” et créé récemment par des citoyens contre “l’insécurité en Guyane”, multiplie les manifestations. Ils sont toujours cagoulés. La ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, avait écourté le 18 mars sa visite en Guyane après l’irruption sans violence d’un groupe d’hommes cagoulés.

Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a annoncé ce lundi l’envoi d’une délégation de ministres “avant la fin de semaine”. “Une délégation ministérielle sera sur place avant la fin de la semaine (…) si toutefois les conditions du respect et j’insiste sur ce point et de l’ordre républicain sont réunies“, a-t-il déclaré depuis la cour de Matignon.

Le Premier ministre, qui a appelé “encore une fois solennellement au dialogue, à la responsabilité et à l’apaisement“, a également affirmé vouloir signer avec la Guyane un “pacte d’avenir” dans “les meilleurs délais”.

Alors que le gouvernement avait déjà dénoncé dimanche soir “une instrumentalisation à des fins électoralistes” de la crise sociale, en visant François Fillon et Marine Le Pen, Bernard Cazeneuve a de nouveau fustigé ceux qui cèdent à “la démagogie” et “l‘électoralisme”.

Bloquée depuis plusieurs jours par un mouvement de grogne sociale, la Guyane, qui connaît un fort taux de chômage et une insécurité chronique, fait irruption dans la campagne présidentielle, à quelques semaines du premier tour prévu le 23 avril.

Le candidat de droite François Fillon a notamment jugé que la situation dans le territoire était “la conséquence de l‘échec de la politique de François Hollande“, tandis que Marine Le Pen a dénoncé le “service cruellement minimum“ des gouvernements successifs.

François Hollande a souligné lundi que “la première priorité” pour la Guyane était “la lutte contre l’insécurité”, s’exprimant devant des journalistes à l’issue d’une rencontre avec la communauté française de Singapour.

Avec agence (AFP)

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