Plus d'un an après la levée des sanctions, où en est l'économie iranienne ?

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Par Sandrine Delorme
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A l'aune de l'élection présidentielle iranienne, quel est le bilan économique du pays plus d'un an après la conclusion de l'accord sur le nucléaire ? Reportage de notre correspondant à Téhéran

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Plus d’un an après l’accord sur le nucléaire, 90 % des sanctions économiques liées à ce dossier brûlant ont été levées en Iran. Une bouffée d’air aux retombées importantes, mais insuffisantes pour l’instant. Des accords ont pu être conclus dans l’industrie automobile, les transports, l’aviation commerciale et dans le secteur pétrolier et gazier. Cependant, il va encore falloir du temps à l’Iran pour effacer des dizaines d’années d’embargos. L’Europe a cependant été pionnière en Iran. Des constructeurs automobiles français et allemands notamment, comme Benteler, sont revenus :

La reconnection de l’Iran avec le système bancaire est évidemment un pas majeur très important, mais il y a encore beaucoup de chemin à faire. Les relations s’améliorent. Nous voyons que nous pouvons bâtir pour l’avenir. Dans certains cas, nous faisons face à quelques problèmes, donc on travaille à les résoudre. Mais comme je l’ai dit plus tôt, tout n’est pas encore réglé aujourd’hui, nous avons encore une marge de progression“, explique Alexis Bonnel, l’un des directeurs de l’Allemand Benteler.

La hausse de la croissance et la baisse de l’inflation enregistrées depuis la levée partielle des sanctions internationales ont été bénéfiques puisqu’elles ont dopé le marché intérieur, même si la baisse du chômage n’est pas encore au rendez-vous.
Des produits Renault et Peugeot sont désormais fabriqués et vendus en Iran.
Et cela n’a pas empêché le développement de constructeurs automobiles nationaux comme Iran Khodro, dont l’Etat est actionnaire à hauteur de 20 %, ou encore Saipa et Karsan.

L’accord sur le nucléaire nous a donné l’opportunité de signer de nouveaux contrats avec des entreprises étrangères. Heureusement, Iran Khodro en a bénéficié, nous avons été la première entreprise à signer ce type de contrat et nous en avons tous vu récemment les résultats“, explique Kamran Sepehri, qui s’occupe du développement et du design des produits pour Iran Khodro.

Pour moderniser sa flotte aérienne commerciale, l’Iran a pu aussi lancer une avalanche de commandes d’avions de ligne dont ont bénéficié ATR, Airbus et Boeing : une centaine d’Airbus, 80 Boeing. Les 4 premiers ATR 72-600 ont justement été réceptionnés cette semaine.(16 mai) Téhéran va ainsi pouvoir dynamiser ses économies locales et améliorer les liens entre ses différentes régions. Les ATR, fabriqués par un groupement d’intérêt économique italo-européen, seront l‘épine dorsale de la flotte régionale d’Iran air qui dispose d’une infratructure aéroportuaire intérieure très développée avec une soixantaine d’aéroports. Ils sont particulièrement adaptés aux pistes courtes et aux régions montagneuses. Au total, l’Iran a finalisé les commandes de 20 ATR 72-600 mi-avril et ils seront reçus d’ici fin 2018. Chaque appareil fabriqué en France et en Italie, coûte environ 25 millions d’euros.

“_Je pense que la France est le premier partenaire, l’Allemagne, le second. Aujourd’hui, les Français vendent leur produits, notamment les voitures, et Airbus a également livré ses avions. Ce sont deux importants événements qui se sont produits. Les avions italiens sont livrés cette semaine à l’Iran. Ce sont d’importantes coopérations._Plus d’un an après l’accord sur le nucléaire, 90 % des sanctions économiques liées à ce dossier brûlant ont été levées. Une bouffée d’air aux retombées importantes, mais insuffisantes pour l’instant. Des accords ont pu être conclus dans l’industrie automobile, les transports, l’aviation commerciale et dans le secteur pétrolier et gazier. Cependant il va encore falloir du temps à l’Iran pour effacer des dizaines d’années d’embargos. L’Europe a cependant été pionnière en Iran. Des constructeurs automobiles français et allemands, comme Benteler, sont revenus :

La reconnection de l’Iran avec le système bancaire est évidemment un pas majeur très important, mais il y a encore beaucoup de chemin à faire. Les relations s’améliorent. Nous voyons que nous pouvons bâtir pour l’avenir. Dans certains cas, nous faisons face à quelques problèmes, donc on travaille à les résoudre. Mais comme je l’ai dit plus tôt, tout n’est pas encore réglé aujourd’hui, nous avons encore une marge de progression“, explique Alexis Bonnel, l’un des directeurs de l’Allemand Benteler.

La hausse de la croissance et la baisse de l’inflation enregistrées depuis la levée partielle des sanctions internationales ont été bénéfiques puisqu’elles ont dopé le marché intérieur, même si la baisse du chômage n’est pas encore au rendez-vous.
Des produits Renault et Peugeot sont désormais fabriqués et vendus en Iran.
Et cela n’a pas empêché le développement de constructeurs automobiles nationaux comme Iran Khodro, dont l’Etat est actionnaire à hauteur de 20 %, ou encore Saipa et Karsan.

L’accord sur le nucléaire nous a donné l’opportunité de signer de nouveaux contrats avec des entreprises étrangères. Heureusement, Iran Khodro en a bénéficié, nous avons été la première entreprise à signer ce type de contrat et nous en avons tous vu récemment les résultats“, explique Kamran Sepehri, qui s’occupe du développement et du design des produits pour Iran Khodro.

Pour moderniser sa flotte aérienne commerciale, l’Iran a pu aussi lancer une avalanche de commandes d’avions de lignes dont ont bénéficié ATR, Airbus et Boeing. Une centaine d’Airbus, 80 Boeing et les 4 premiers ATR 72-600 ont justement été réceptionnés cette semaine. (16 mai) Téhéran va ainsi pouvoir dynamiser ses économies locales et améliorer les liens entre les différentes régions. Les ATR, fabriqués par un groupement d’intérêt économique italo-européen, seront l‘épine dorsale de la flotte régionale d’Iran air qui dispose d’une infratructure aéroportuaire intérieure très développée avec une soixantaine d’aéroports. Ils sont particulièrement adaptés aux pistes courtes et aux régions montagneuses. Au total, l’Iran a finalisé les commandes de 20 ATR 72-600 mi-avril, ils seront reçus d’ici fin 2018. Chaque appareil fabriqué en France et en Italie, coûte environ 25 millions d’euros.

Je pense que la France est le premier partenaire, l’Allemagne, le second. Aujourd’hui, les Français vendent leurs produits, notamment les voitures, et Airbus a également livré ses avions. Ce sont deux importants événements qui se sont produits. Les avions italiens sont livrés cette semaine à l’Iran. Ce sont d’importantes coopérations“, explique le Docteur en économie Saeed Leylaz.

29 banques iraniennes ont pu rétablir la connexion avec les banques occidentales, mais les embargos unilatéraux des Etats-Unis perturbent le retour de banques mondiales en Iran. Un obstacle majeur pour les investissements étrangers dans le pays.
Or pour maintenir et accentuer le mouvement de reprise économique, des investissements étrangers sont indispensables. Mais la position volatile de Washington depuis l’arrivée de Donald Trump, et leurs sanctions liées au non-respect des droits de l’Homme, créent un climat de défiance et tous les économistes iraniens le déplorent :

Nous n’avons besoin que de l’accord sur le nucléaire, rien de plus. Nous croyons que le commerce devrait être à présent facilité des deux côtés, mais rien ne se passe. Le résultat de l’accord sur le nucléaire ne doit pas être nul et l’Iran doit en bénéficier. Ce ne devrait pas être le cas, mais un fabricant de voitures peut venir en Iran et ne peut pas transférer son argent“, explique Seyyed Javad Seyyedpour.

Pour le moment, la reprise économique iranienne est donc essentiellement tirée par le secteur pétrolier et gazier. Détenteur des quatrièmes plus importantes réserves mondiales d’or noir, et des premières réserves de gaz mondiales, selon BP, l’Iran a profité de l’allégement des sanctions pour doubler ses exportations de brut en 2016. Et la première livraison de gaz liquéfié, issu de l’immense champ gazier off-shore que l’Iran et le Qatar se partagent dans le golfe persique, vient juste d‘être exportée. 700 000 barils ont été expédiés la semaine dernière. C’est la première fois que l’Iran extrait du gaz liquéfié et l’exporte du site de “South Pars” ou encore “North Dome” pour les Qataris.

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