Pourquoi le président Maduro a-t-il l'armée dans sa poche ?

Pourquoi le président Maduro a-t-il l'armée dans sa poche ?
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Par Joël Chatreau
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Même si la situation politique et économique est de plus en plus intenable au Venezuela, le président Nicolas Maduro semble pour le moment à l’abri d’un putsch. L’armée a effectivement tout intérêt à ce qu’il se maintienne, elle a la mainmise sur de nombreux ministères stratégiques et sur une grande partie de l‘économie, notamment le secteur pétrolier.

Plus d’un tiers des postes du gouvernement vénézuélien est occupé par des généraux, colonels et amiraux, soit 12 portefeuilles sur 32. Et pas les moindres, l’Intérieur, la Justice, l’Energie, l’Agriculture, l’Alimentation, l’Habitat, les Travaux publics, sans oublier la Défense, ça va de soi…

Au coeur de ce pouvoir politico-militaire se trouve le général Vladimir Padrino Lopez, qui cumule les fonctions de chef d‘état-major des armées et de ministre de la Défense. Aux yeux du président Maduro, il est comme un Premier ministre puisqu’une grande partie des membres de l’exécutif doivent régulièrement lui rendre des comptes.

Un ministre musclé, le général Padrino Lopez :

Ministro de Defensa venezolano afirma que parte del grupo que atacó Fuerte Paramacay huyó con armas https://t.co/w4×9idBDb2pic.twitter.com/HxZ7iGxVjC

— NTN24 Venezuela (@NTN24ve) August 6, 2017

Les haut gradés contrôlent tout... ou presque !

C’est le défunt Hugo Chavez (au pouvoir de 1999 à 2013), prédécesseur et mentor de Nicolas Maduro, qui avait eu l’idée d’ouvrir grand la porte du pouvoir aux haut gradés afin de contrer toute tentation de coup d’Etat. Un an après sa mort, le général Padrino Lopez était nommé à la tête de la Défense.

Depuis, ce dernier a largement étendu ses pouvoirs grâce à sa petite armée de ministres. A eux tous, ils contrôlent désormais la collecte des impôts, les marchés publics, les secteurs bancaire et énergétique, la construction des logements, la production et la distribution alimentaire, entre autres… A se demander ce qu’il reste aux civils du gouvernement !?

Ernesto Villegas, le ministre de l’Information, publie sur Twitter une vidéo qui met en scène la détermination de son homologue de la Défense après l’attaque ratée d’une base militaire à Valencia :

Así firmó el GJ vladimirpadrino</a> comunicado de la FANB sobre el derrotado ataque mercenario a Fuerte Paramacay <a href="https://twitter.com/hashtag/FANBDerrotaAtaqueTerrorista?src=hash">#FANBDerrotaAtaqueTerrorista</a> <a href="https://t.co/0EWElXOlRn">pic.twitter.com/0EWElXOlRn</a></p>— Ernesto Villegas P. (VillegasPoljak) August 6, 2017

Les militaires qui entourent le président vénézuélien n’ont pas non plus de souci à se faire pour occuper leur retraite. La Force armée nationale bolivarienne (nom officiel de l’armée) gère également une banque, une usine d’assemblage automobile, une entreprise de construction et, cerise sur le gâteau, la Camimpeg, la Compagnie anonyme militaire des industries minière, pétrolière et gazière.

Cette firme, créée l’an dernier, a ni plus ni moins les mêmes pouvoirs que l’entreprise publique Petroleos de Venezuela pour vendre du pétrole, du gaz, du minerai de fer, du nickel ou du charbon.

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