Catalogne : la campagne de l'impasse ?

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Par Euronews
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Le défi séparatiste catalan s’est cristallisé en une déclaration unilatérale d’indépendance au parlement régional fin octobre.

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Le défi séparatiste catalan s’est cristallisé en une déclaration unilatérale d’indépendance au parlement régional fin octobre. Un mouvement qui a entraîné le déclenchement par le gouvernement espagnol de l’article 155 de la constitution, et la convocation d‘élections régionales, les troisièmes en 5 ans.

Ce contexte exceptionnel a engendré une campagne électorale inhabituelle, avec un ancien président de Catalogne exilé de lui-même à Bruxelles alors que l’ancien vice-président et leader du Parti de Gauche ERC est toujours en prison.

Josep Rull, ancien membre du gouvernement catalan destitué, est candidat à nouveau sous la bannière JxCat. Il est sorti de prison le 4 décembre dernier après versement d’une caution de 100 000 euros.

Notre but est de retrouver la normalité démocratique en Catalogne, ce qui signifie retrouver un gouvernement légitime avec le président Puigdemont à sa tête. Nous demandons la libération des prisonniers politiques. Nous voulons aussi que le président Puigdemont et les autres membres du gouvernement en exil reviennent en Catalogne“, dit Joseph Rull.

En plus de diviser la société catalane, ce contexte politico-légal a aussi impacté le mouvement indépendantiste. Sont-ils toujours d’accord sur l’unilatéralisme pour atteindre leur objectif politique de l’indépendance ? Qui gouvernera si le bloc indépendantiste gagne : Puigdemont ou Jonqueras ?

Alors que le président destitué Puigdemont insiste sur son engagement de faire de la région riche un État indépendant, son ancien allié ERC suggère que le parti devrait se focaliser sur la politique. De récents sondages montrent que l’ERC est en tête au sein du bloc séparatiste.

Au sein du bloc constitutionnaliste pour l’unité, la branche catalane des socialistes espagnols pourrait gagner 14,3 % du vote ,selon les derniers sondages, ce qui pourrait leur donner jusqu‘à 20 sièges. Les socialistes catalans proposent une troisième voie pour régler ce cette crise. Miquel Iceta, du parti socialiste, propose une réforme constitutionnelle large pour mieux intégrer la Catalogne dans une Espagne vraiment fédérale.

Il y a une troisième voie qui est celle de la réconciliation, celle du fédéralisme, qui ne cherche pas à se séparer de l’Espagne mais qui comprend que les Catalans ont besoin d’un meilleur système de financement et de plus d’autonomie“, déclare Eva Granados, candidate sous les couleurs socialistes.

Le fédéralisme, lui, n’est pas dans le programme du Parti populaire de Catalogne. La branche catalane du Parti conservateur au pouvoir à Madrid insiste sur l’unité de l’Espagne avant tout.

Le Parti populaire catalan de Xavier Albiol perd en ce moment du terrain en faveur d’Inés Arrimadas, du Parti Ciudadanos.

Au sein de cette campagne fortement polarisée entre les pro-indépendance et les pro-unité, certains partis cherchent à se démarquer de cette dichotomie. La maire de Barcelone, Ada Colau, et son parti Catalonia en Comu, se présentent sans position claire sur l’indépendance mais avec plus de propositions sociales.

Après les élections nous n’allons pas négocier avec ceux qui défendent l’unilatéralisme ou ceux qui continuent à défendre l’article 155, nous signerons juste des accords basés sur le progrès“, déclare Martin Ribas, de la coalition Catalunya in Comun-Podem.

À la tête des pro-unité se trouve le Parti Ciudadanos. Sa candidate Inés Arrimadas se dresse contre le putsch sécessionniste et tente de rassembler les électeurs qui veulent la fin d’une crise qui a vu la région privée de ses pouvoirs autonomes.

Étant donné le contexte, l’objectif de Ciudadanos semble difficile à atteindre et sans accord avec les autres parties catalans cela signifierait une nouvelle impasse politique.

Si nous parvenons à mettre fin à ce processus séparatiste nous entrerons dans une nouvelle ère d’espoir et de réconciliation. Sinon nous continuerons dans une impasse et je pense que la société catalane ne peut pas se permettre quatre années de plus de division“, juge Albert Rivera, le jeune leader de Ciudadanos.

Ces élections, destinés à panser les plaies de la Catalogne et mettre fin au blocage, pourraient au contraire accoucher d’un parlement suspendu.

Cristina Giner, euronews :

Les sondages prévoient une très forte participation et un résultat très serré entre les parties en faveur du projet d’indépendance et ceux qui s’y opposent… les accords et les négociations seront la clé de l‘élection du prochain président de la Généralité de Catalogne“.

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