Trump-Bannon : règlement de compte à Washington

Trump-Bannon : règlement de compte à Washington
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Par Euronews avec AFP, REUTERS
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Le président américain a estimé que son ancien conseiller, Steve Bannon, avait "perdu la raison", en accusant son fils, Donald Trump Jr de "trahison".

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Règlement de compte à Washington : ce n'est pas le titre d'une nouvelle série, mais bien la réalité à la Maison blanche.

Donald Trump s'en est pris, ce mercredi, à son ancien conseiller, Steve Bannon. 

Il "n'a rien à voir avec moi ou ma présidence. Quand il a été limogé, il n'a pas seulement perdu son travail, il a perdu la raison", a déclaré le président américain dans un communiqué.

Cette charge, d'une rare virulence, fait suite à la diffusion d'extraits d'un livre à paraître sur la première année de Donald Trump à la tête des Etats-Unis.

Dans cet ouvrage, Steve Bannon estime que Donald Trump Junior s'est rendu coupable de "trahison" en rencontrant une avocate russe pendant la campagne électorale pour obtenir des informations compromettantes sur Hillary Clinton.

La porte-Parole de la Maison blanche a estimé qu'il s'agissait d'une "accusation ridicule".

"Si votre question fait référence aux propos de Mr Bannon", a dit Sarah Sanders aux journalistes, "je vous renvoie aux propos qu'il a tenus à la télévision lorsqu'il qualifiait la collusion avec la Russie de farce".

Ces déclarations explosives interviennent dans un contexte tendu pour l'entourage de Donald Trump, qui fait l'objet d'une enquête pour collusion avec la Russie, en vue d'influencer le résultat de l'élection présidentielle de novembre 2016.

Les relations Bannon - Trump

Steve Bannon fut l'un des stratèges de sa victoire inattendue de 2016.

Donald Trump le qualifiait il y a moins de cinq mois d'"ami", de "quelqu'un de bien" traité très injustement par la presse.

"Steve n'a eu qu'un rôle très limité dans notre victoire historique", a-t-il estimé mercredi, accusant ce dernier d'avoir passé son temps à la Maison Blanche "à faire fuiter de fausses informations pour se rendre plus important qu'il n'était".

Au-delà de la nouvelle ligne de fracture qu'elle révèle, cette **spectaculaire prise de bec **soulève d'épineuses questions politiques pour Donald Trump à l'approche des primaires républicaines en vue des élections de mi-mandat prévues en novembre.

Depuis son départ de la Maison Blanche l'été dernier, **Steve Bannon s'est auto-désigné sauveur du "Trumpisme" **face à ce qu'il juge être un dévoiement par les républicains du sérail et les "élites" de Washington. C'est au nom de cette ligne qu'il avait défendu le très controversé Roy Moore dans l'Alabama.

Après cette cassure, Donald Trump ne risque-t-il pas de se couper de la frange la plus à droite de son électorat ou de devoir avancer à tâtons sur une ligne de crête dans un parti républicain scindé en deux?

"La base électorale du président est très solide", a rétorqué sa porte-parole Sarah Sanders, dénonçant par ailleurs un livre truffé d'erreurs et assurant que son auteur, Michael Wolff, n'avait, au total, échangé que *"5 à 7 minutes" *avec le président américain.

Ce dernier est "furieux" et "dégoûté" par les propos de son ex-conseiller, a-t-elle ajouté.

L'enquête pour collusion avec la Russie

Le général Michael Flynn, ex-conseiller à la sécurité nationale du président, a plaidé coupable d'avoir menti au FBI sur ses conversations avec l'ambassadeur de Russie aux Etats-Unis, Sergueï Kisliak.

Les enquêteurs s'intéressent en particulier à une rencontre entre Donald Trump Jr., Jared Kushner, gendre et proche conseiller de M. Trump, Paul Manafort, ex-directeur de campagne, et Natalia Veselnitskaya, le 9 juin 2016. 

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Selon le clan Trump, cette rencontre n'a duré que "quelques minutes" et l'avocate présumée liée au Kremlin n'a donné "aucune information de valeur" pour incriminer la candidate démocrate.

"Les trois personnes les plus importantes de la campagne ont pensé que c'était une bonne idée de rencontrer un gouvernement étranger dans la Trump Tower, dans la salle de conférence du 25e étage, sans avocats. Ils n'avaient pas d'avocats", explique M. Bannon à Michael Wolff, auteur du livre "Le feu et la fureur, dans la Maison Blanche de Trump".

"Même si vous pensez que ce n'était pas une trahison, pas anti-patriotique ou pas une connerie - et moi je pense que c'est tout cela - vous auriez dû appeler le FBI tout de suite", affirme-t-il dans ce livre à paraître la semaine prochaine.

Selon lui, l'équipe du procureur Mueller se concentre sur "le blanchiment d'argent" et "leur chemin vers Trump passe directement par Paul Manafort, Don Jr. et Jared Kushner".

Les autres révélations du livre de Michael Wolff

Dans d'autres extraits publiés par le New York Magazine, Michael Wolff dévoile un candidat républicain qui ne souhaitait pas remporter l'élection et une équipe rapprochée qui ne croyait pas à la victoire jusqu'au jour du scrutin.

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Ce soir-là, "Don Jr. a dit à un ami que son père (...) ressemblait à quelqu'un ayant vu un fantôme. Melania (Trump) était en larmes - mais pas de joie", écrit-il.

La porte-parole de la Première dame, a vigoureusement contesté cette version, assurant que l'ancienne mannequin d'origine slovène avait toujours eu *"confiance" *dans la victoire et était "très heureuse" lorsque son mari l'a emporté face à Hillary Clinton.

Michael Wolff, auteur notamment d'une biographie sur le magnat des médias Rupert Murdoch, dit s'être entretenu avec M. Trump et plus de 200 proches collaborateurs pour son livre.

Avec AFP.

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