Brigitte Lahaie : "On remet la femme dans une position de victime"

Brigitte Lahaie : "On remet la femme dans une position de victime"
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Par Julien Pavy
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Co-signataire avec 99 autres femmes d'une tribune publiée dans le journal "Le Monde", Brigitte Lahaie, animatrice radio et ex-actrice, estime que le mouvement #MeToo marque un retour en arrière et va à contre-courant du combat pour l'émancipation des femmes.

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Dans une tribune publiée dans le Journal "Le Monde", un collectif de 100 femmes prend le contre-pied du mouvement #MeToo ou #BalanceTonPorc, né de l'affaire Weinstein, en affirmant son ''rejet d'un certain féminisme qui exprime une haine des hommes."

Écrivaines, actrices, philosophes ont co-signé ce texte, dont Catherine Deneuve ou encore Brigitte Lahaie, animatrice radio et ex-star du cinéma érotique. Elle a répondu aux questions d'Euronews :

"lI n'y a plus un homme qui ose prendre la parole pour se défendre, c'est grave! "

*"La tribune démontre bien à quel point le viol est un crime et qu'aucun homme n'a le droit de harceler sexuellement une femme", insiste *Brigitte Lahaie.

"Ce qu'on essaye juste de démontrer, c'est que la sexualité entre les hommes et les femmes est complexe, et que si on considère que toutes les femmes sont des victimes et tous les hommes des salauds, on n'avancera pas (...)"

"On monte en épingle la violence faite aux femmes pour que les femmes qui sont actuellement dans une revanche et dans un désir de toute puissance prennent encore plus de pouvoir. Il n'y a plus un seul homme aujourd'hui qui ose prendre la parole pour se défendre, c'est grave. C'est plus pour les hommes finalement que j'ai signé cette pétition (...)"

"C'est un retour en arrière"

"On recule en arrière. En mai 1968, il y a cinquante ans, on a essayé de libérer les femmes, aujourd'hui, il y a tout un courant contre la pilule, et on est en train de remettre les femmes dans une position de victime, et quand on est victime on n'est pas libre (...)"

"Je ne pense pas que ce mouvement soit générationnel, je pense plutôt que c'est une question de rapport à son corps et à la sexualité (...)", conclut Brigitte Lahaie.

Des féministes ont aussi réagi par une autre tribune signée Caroline de Haas. Elles estiment que le texte signé par Deneuve "c’est un peu le collègue gênant ou l’oncle fatigant qui ne comprend pas ce qui est en train de se passer" et "qu'accepter des insultes envers les femmes, c’est de fait autoriser les violences".

En France, après l'éclatement du scandale Weinstein, dès octobre, Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat à l'égalité homme-femme, a annoncé la mise sur pied d'un nouveau projet de loi sur les violences sexuelles et le harcèlement de rue. Et c'est à ce titre qu'elle a été interpellé, depuis les Etats-Unis par l'actrice Asia Argento du mouvement Time's up, sur cette tribune des 100 femmes co-signée par Catherine Deneuve. Mais Marlène Schiappa a simplement pris ses distances, esquivant, ne voulant pas entrer dans cette polémique...

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