Roumanie : parquet anti-corruption vs réforme de la justice

Roumanie : parquet anti-corruption vs réforme de la justice
Par Euronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

"La procureure générale du parquet anti-corruption devrait démissionner" selon un sénateur social-démocrate. Laura Kövesi nous a répondu qu'elle resterait à son poste.

PUBLICITÉ

Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue ces dernières semaines en Roumanie pour demander le retrait de la réforme de la justice en cours. Le parquet anti-corruption se sent menacé.

Un sénateur PSD a récemment déclaré à euronews que la procureur en chef de ce parquet anti-corruption devrait démissionner.

Laura Kövesi nous a répondu ne pas avoir peur, elle restera à son poste nous assure-t-elle. Mais pourquoi le Parquet anti-corruption rejette-t-il cette réforme du système judiciaire ? Nous lui avons posé la question :

"Et bien si ce projet de loi entre en vigueur, nous ne pourrons pas combattre efficacement la corruption et nos activités en seront gravement affectées. Cet amendement élargit l'autorité du ministère de la justice au dépends de l'action des procureurs et supprime de très utiles moyens d'enquêtes."

La coalition au pouvoir, menée par le gouvernement social démocrate, dément faire quoique ce soit de mal. Mais la Commission européenne, de même que le Conseil de l'Europe ont exprimés leurs inquiétudes quant à l'indépendance de la justice roumaine.

Dans quelle mesure ces changements pourraient saper le travail du parquet anti-corruption ? Laura Kövesi nous explique un point important :

"Habituellement, nous pouvons organiser des arrestations en flagrant délit, mais une fois l'entrée en vigueur de ce projet, nous ne pourrons plus le faire, car nous devrons annoncer son arrestation à l'intéressé. Dans cette situation, le procureur devrait donc téléphoner au suspect : bonjour, nous avons une plainte contre vous, nous voulons pour arrêter en flagrant délit, vous pouvez venir dans nos bureaux participer à toutes nos audiences et toutes nos activités. Il est évident qu'en procédant ainsi, on ne pourra plus arrêter personne."

La Cour constitutionnelle roumaine vient d'invalider certains aspects du projet de loi voté mi-décembre.

Pour aller plus loin, ce soir sur Euronews, Insiders, "les Roumains réclament justice".

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

La Roumanie, toujours plus divisée, s'enfonce dans la crise politique

Mobilisation anti-corruption en Roumanie

Les travailleurs de la santé ont manifesté en Roumanie