La convergence des grèves

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Par Laurence Alexandrowicz
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A Lyon, la mobilisation des cheminots a été rejointe par du personnel hospitalier, et des étudiants.

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Dans les gares, des voies désespérément vides. Les cheminots sont dehors. Ils se sont donnés rendez- vous pour manifester leur colère, devant cette maison qu'ils estiment en danger. Ils refusent de voir disparaître leur statut, s'inquiètent de la suppression des petites lignes, et de la libéralisation réclamée par Bruxelles.

"La privatisation c'est un choix d'abord du gouvernement, s'insurge Laurent Aubeleau, leader syndical CGT à la SNCF, l'Europe le permet mais c'est un choix politique, dogmatique, et nous on est contre. Ca n'apportera rien ni aux usagers ni aux cheminots, ni aux salariés."

Parmi le millier de personnes, du personnel hospitalier. Les soignants n'ont pas le droit, eux, de stopper le travail, même gréviste. Leur mobilisation dure depuis des mois, et le pouvoir des grévistes de la SNCF est une aubaine pour se faire entendre : "Dans le public on nous demande de faire des économies, dans le privé on nous demande de faire des bénéfices, mais dans tous les cas c'est le personnel qui trinque, avec des conditions de travail désastreuses, explique Marc Auray,  syndicaliste de la CGT à l'hôpital lyonnais du Vinatier. Et les patients trinquent avec une prise en charge qui n'est pas à la hauteur."

Il y a aussi des étudiants, remontés après l'affaire de la faculté de droit de Montpellier la semaine dernière, et l'intrusion d'hommes cagoulés qui ont violemment expulsé des étudiants opposés à la loi sur l'accès à l'université : "Pour nous c'est une sélection sociale qu'ils veulent instaurer, s'énerve une jeune fille, à la base le bac c'est une garantie d'accès aux études supérieures et ils sont en train de détruire tout ça. Le problème c'est qu'il y a un manque de moyens et d'investissements dans les facultés, et de places."

Pierre est chômeur, lui aussi défend les cheminots :"Quand on vit comme moi avec 600 euros par mois, le service public c'est la seule chose qu'on a. Moi je peux aller me faire soigner pour l'instant gratuitement. La santé, pouvoir se déplacer, ça ne devrait pas être réservé à des gens qui ont de l'argent, mais à tout le monde."

Après la première journée de colère du 22 mars, la mobilisation ne fait que commencer préviennent les syndicats. Et 50 ans après mai 68, les grévistes espèrent bien que l'histoire leur donnera à nouveau raison.

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