La marine française s'entraîne sur un porte-avion américain

Un rafale français sur la piste du porte-avions américain USS Bush
Un rafale français sur la piste du porte-avions américain USS Bush Tous droits réservés Facebook/U.S. Navy photo by Mass Communication Specialist 3rd Class Zachary P. Wickline
Par Vincent Coste avec AFP
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Alors que l'unique porte-avions tricolore, le Charles de Gaulle, est en révision, des marins français s’activent à bord de l’USS George H. W. Bush pour ne perdre leurs compétences.

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L’équipage du Charles de Gaulle ne connaît pas le chômage technique ! En effet, en raison des travaux de rénovation sur l'unique porte-avions français, des pilotes de “la Royale” ont embarqué à bord du porte-avions américain USS George H. W. Bush pour ne pas perdre la main. Pendant dix jours, 350 marins français (pilotes, mécaniciens, personnel de pont d'envol...), ainsi que 12 Rafales et un avion de surveillance Hawkeye, vont ainsi répéter leurs gammes lors de cet entraînement intensif.

Sur la piste de l’USS Bush, en plein océan Atlantique, les Rafales, dont six estampillés "French Navy", enchaînent ainsi frénétiquement catapultages et appontages. "Les manœuvres sont hyper rapides, le personnel sur le pont d'envol est très nombreux. Mais leurs procédures sont adaptées au gabarit du Bush", deux fois plus gros que le "Charles", constate le capitaine de frégate français Vincent Isorce, commandant de la flottille 17F. "C'est à nous de nous adapter", ajoute-t-il. Sur le Charles de Gaulle impossible de faire apponter les avions et d'en catapulter d'autres en même temps. Sur le USS Bush, équipé de quatre catapultes, c'est la routine.

Ces manœuvres s’inscrivent dans le cadre de l’opération “Chesapeake" qui vise à renforcer l'interopérabilité entre les aéronavales française et américaine. Avant d’embarquer à bord de l’USS Bush, les marins français s'étaient entraînés sur la base navale de Norfolk en Virginie, sur la côte Est des Etats-Unis. Dans les prochains jours, Américains et Français simuleront des missions conjointes variées : attaque ou défense de navires, bombardement, combat aérien.

Depuis le début de l’année 2017, la marine nationale française est privée de son “flagship”, le Charles de Gaulle. En effet, le seul porte-avion français est à quai pour une opération de révision d’une durée d’au moins 18 mois. A Toulon, son port d’attache, le navire va subir des travaux de maintenance et de modernisation, dont le renouvellement de ses deux cœurs nucléaires. Le système de combat va être également rénové. Le Charles de Gaulle sera également adapté pour uniquement accueillir des avions de combat Rafale. Le ministère de la Défense a estimé le coût de cette “mise à jour” à 1,3 milliards d’euros, alors que la question de son remplacement a déjà été évoquée par le gouvernement français.

Alors que les porte-avions sont régulièrement critiqués, les Etats continuent d'investir dans ces outils de puissance militaire et diplomatique, à l'image de la Chine qui a entamé ce dimanche les tout premiers essais en mer de son deuxième porte-avions, le premier construit de façon indépendante par Pékin.

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