Mondial-1998, les 20 ans: Petit, dernier buteur et premier tacleur

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Emmanuel Petit, auteur du troisième but de la finale du Mondial-1998, a distribué des tacles parfois appuyés, franc-tireur dans le cœur du jeu mais souvent en marge du groupe des champions du monde. "Il est extrêmement franc: il va dire qu'il n'est pas d'accord, et il est extrêmement respectable", selon son ex-coéquipier Lilian Thuram. L'AFP est allé à la rencontre de cet écorché vif. . "... et trois zéro !" "(Christophe) Dugarry remonte le ballon et le donne à Patrick (Vieira). Moi je fonce de ma défense centrale parce que je sais qu'à ce moment-là, il ne peut plus rien nous arriver. Je vois que les Brésiliens ne se replacent pas, ils ont abandonné en fait, ils savent très bien qu'on s'oriente vers la victoire et qu'il n'y a plus rien à faire dans ce match. Moi, je me dis qu'il y a un coup à jouer, quand même. On a fait une contre-attaque fulgurante où on se retrouve aux abords de la surface de réparation". "Ça m'a rappelé le binôme qu'on formait au milieu à Arsenal, et je suis très content que cette Coupe du monde ait été ponctuée par cette action avec Patrick (Vieira). On sortait d'un doublé Coupe-Championnat avec Arsenal, on avait connu la célébration dans les rues de Londres, et que ce soit lui qui me donne le troisième but... c'était écrit". . France 98, une longue éclipse "A un moment donné, mon chemin a pris une autre destination que celle de France 98. J'ai beaucoup aimé les premières années de l'association: on avait fait des matches suite à la catastrophe d'AZF à Toulouse, le tremblement de terre en Algérie, les inondations du Gard, les incendies du Var, dont j'étais proche avec mes associations." "Il y a beaucoup de joueurs au sein de France 98 qui ont été extrêmement pris par leurs obligations professionnelles, ce qui fait que l'association a été en perte de vitesse. On s'est peut-être moins mobilisés sur des événements qui étaient plus représentatifs de ce que devait faire l'association. Moi aussi, j'étais pris par d'autres domaines, notamment caritatif. Et j'ai décidé de prendre du retrait". "Ça faisait des années qu'à chaque fois que je revoyais les gars, les mecs me disaient: +Reviens dans l'association!+ Je me suis dit qu'il n'y a que les cons qui changent pas. Et puis, ça me manquait. Peut-être aussi avec le fait que les vingt ans arrivaient: c'est peut-être la dernière fois qu'on fera un anniversaire. On n'est plus tout jeunes!" . "Pas d'affinités" avec Deschamps Petit était proche du capitaine sur le terrain, mais pas dans la vie, et l'égratigne désormais parfois sur RMC/SFR Sport où il évolue comme consultant. "Je n'ai pas d'affinités avec Didier, et pourtant, Dieu sait si on a passé des années ensemble devant la défense de l'équipe de France. La relation qu'on avait sur le terrain, elle est restée sur le terrain, avec lui comme d'autres joueurs. C'est réciproque. Il n'y a pas d'animosité, ce n'est pas négatif, c'est simplement un constat, une réalité". "Mais j'ai un profond respect pour la carrière qu'il a eue, l'entraîneur qu'il est également, même si ça m'arrive de le critiquer dans le cadre de mon travail. Mais c'est de bonne guerre, comme je le lui ai dit récemment: +Ton rôle est de bien faire jouer les joueurs que tu sélectionnes et de gagner des matches et des titres; mon rôle à moi est de commenter ce que tu fais+". . Propos fracassants Lui, rebelle? "C'est l'étiquette qu'on m'a mis depuis bien longtemps. J'ai bien compris comment le système fonctionnait, j'ai bien compris que quand une personne essaie de prendre position sur des faits de société ou essaie de se mettre en marge de la pensée unique, elle s'aventure sur un terrain souvent dangereux. Il faut avoir beaucoup de courage pour prendre des positions, les assumer, les revendiquer également, surtout dans la société dans laquelle on vit". "Il y a un paradoxe saisissant: avec tous les moyens de communication aujourd'hui, j'ai l'impression qu'on est de plus en plus dans une société liberticide". C'est-à-dire ? "A chaque fois que quelqu'un prend position, que ce soit un homme politique, un artiste, une personne lambda, sur des faits de société, il se prend un flot de critiques très acerbes". Déjà en décembre 2014, sur sports.fr, il avait sorti le lance-flammes contre les Français, accusés de ne pas aimer son ex-coéquipier Thierry Henry qui prenait alors sa retraite: "Je n'ai jamais vu un peuple aussi arrogant, suffisant, menteur et hypocrite". Il commente pour l'AFP: "Je me mets dedans. On est des Gaulois, des éternels insatisfaits. On a un pays extraordinaire, dans tous les domaines, même s'il y a beaucoup de choses qui ne vont pas bien. Quand je compare avec des pays de l'Union européenne, ce n'est pas aussi sombre en France". En décembre 2014, il avait aussi dit: "Parfois, je me dis qu'en ayant été envahis par les Allemands, on serait mieux dirigés aujourd'hui". "L'Allemagne que j'aime, c'est celle d'aujourd'hui", précisait-il cependant dans la foulée sur Yahoo Sport. "Ce que j'avais sorti en 2014, c'était une erreur de communication de ma part, les mots étaient vindicatifs, mais ils exprimaient le fond de ma pensée", reprend-il pour l'AFP. "Avant de lutter contre la concurrence, si on pouvait avoir un élan de solidarité tous ensemble, si on arrivait à faire abstraction de nos différences politiques, culturelles, religieuses, pour essayer de fédérer, d'avoir une synergie." "Ce qui m'importe, c'est de savoir ce que pensent les gens dans la rue tous les jours. Quand je vois les rapports que j'ai avec les gens tous les jours dans la rue, en France et à l'étranger, ça me suffit largement: la reconnaissance, je l'ai avec eux. Si j'avais fermé ma gueule durant vingt ans, j'aurais eu une autre reconnaissance médiatique." Propos recueillis par Yann BERNAL

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