Nicaragua : inquiétudes autour des détenus

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Tous droits réservés REUTERS/Oswaldo Rivas
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Par Héctor Estepa
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Les ONG estiment qu'au moins 300 personnes seraient actuellement détenues dans différentes prisons du pays après leur arrestation en lien avec les protestations contre le gouvernement de Daniel Ortega.

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A Managua, capitale du Nicaragua, un campement a été improvisé aux abords de la prison El Chipote. C'est ici que les familles des manifestants arrêtés viennent chaque jour chercher des informations. Elles sont soutenues par des organisations de défense des droits humains qui dénoncent des tortures.

"On a des personnes qui ont subi des tentatives d'étouffement avec de l'eau et des chiffons dans la bouche. D'autres, des jeunes, des femmes disent avoir été violés par les forces de police et les paramilitaires", explique Braulio Abarca du Centre nicaraguayen des droits humains (Cenidh).

Les ONG estiment qu'au moins 300 personnes seraient détenues dans différentes prisons. Leurs familles leur apportent de la nourriture et disent qu'elles ne partiront pas tant que leurs proches n'auront pas été libérés.

"Nous avons dormi dehors devant la prison. On attend que la justice fasse quelque chose et qu'elle puisse faire sortir nos enfants", raconte en larmes Margarita Ortiz.

José Medina attend lui aussi des nouvelles de personnes de sa famille. Il dénonce comme beaucoup d'autres l'impossibilité de leur rendre visite. "Nous pensons que la situation est injuste. Chaque jour, il y a cinq ou sept morts et environ vingt, trente ou quarante personnes enlevées par le gouvernement, la police, les paramilitaires... Je pense que le gouvernement de Daniel Ortega et Rosario Murillo se maintient au pouvoir au prix du sang des Nicaraguayens."

Certaines personnes ignorent tout de l'endroit où leurs proches arrêtés ont été emmenés. "Il a été attrapé chez lui, dans sa maison. Sa fille était présente. Ils l'ont beaucoup battu. Et pendant qu'il le battait, ils l'ont mis dans une camionnette. On ne s'est pas où il se trouve. A Masaya, on nous a dit qu'il était ici. Et ici, ils nous disent d'aller chercher ailleurs", témoigne Maribel Martinez.

"Les trois mois de protestations contre le gouvernement ont fait plus de 350 morts au Nicaragua. Les blessés se comptent par milliers. Les manifestants dénoncent une grande répression menée par des civils armés fidèles au président Daniel Ortega. Pour le gouvernement qui dénonce une tentative de coup d'Etat, ces manifestants sont payés par d'autres pays", précise notre correspondant sur place, Héctor Estepa.

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