Haut Commissaire aux droits de l'homme : "le job le plus difficile au monde" ?

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Par Fleur Martinsse
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Alors que Michelle Bachelet succède à Zeid Raad al-Hussein au poste de Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, le point sur une fonction délicate : l'art de dénoncer sans froisser.

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C'est "l'un des jobs les plus difficiles au monde" : voilà comment le directeur de Human Rights Watch décrit le poste de Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.

C'est peut-être pour cette raison que le mandat de 4 ans est confié à une femme la plupart du temps. Depuis la création de la fonction en 1993, trois femmes ont déjà pris les rênes des droits de l'homme à Genève où siège le Haut-Commissariat : la sud-africaine Navi Pillay, la canadienne Louise Arbour et l'irlandaise Mary Robinson.

Le rôle du Haut-Commissaire est multiple : il doit à la fois se positionner en tant que leader international et référence en matière des droits humains, tout en restant objectif et indépendant, il doit prendre des mesures pour autonomiser les individus et aider les Etats à défendre les droits de l'homme.

"Etre prêt à ferrailler"... mais pas trop

Concrètement, le Haut Commissaire peut généralement prendre position de deux manières. Il peut ainsi réagir à une actualité, comme cela a été récemment le cas sur la séparation des enfants migrants de leurs familles aux Etats-Unis. Il rend également un rapport annuel pour dresser la liste noire des crimes de masses et des atteintes aux droits humains dans le monde.

Dans les deux cas, l'objectif est d'attirer l'attention de la communauté internationale, de la Cour pénale internationale et des tribunaux, qui peuvent par la suite mener des enquêtes ou prendre des sanctions éventuelles.

Une mission délicate puisqu'il doit à la fois pointer du doigt les atteintes aux droits de l'homme sans froisser les susceptibilités des chefs d'état et des gouvernements.

C'est justement ce qui a été reproché au dernier haut-commissaire, le jordanien Zeid Raad al-Hussein. Les Etats membres de l'ONU lui reprochait ses coups d'éclat, l'accusant de ne pas servir la cause des droits de l'homme, tandis que d'autres admiraient justement son indépendance et son franc-parler.

L'ex Haut-Commissaire laisse trois conseils à sa successeure en ces mots : "être honnête, ne pas faire de discrimination envers un quelconque pays et être prêt à ferrailler."

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