L'Aquarius dans le collimateur de la justice italienne

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Par Anne-Lise FantinoGiorgia Orlandi
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Le navire humanitaire a été mis sous séquestre, sur ordre de la justice italienne.

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La justice italienne a ordonné la mise sous séquestre de l'Aquarius, désormais à quai à Marseille. Elle accuse les ONG qui ont affrété le navire humanitaire, Médecins Sans Frontières et SOS Méditerranée, d'avoir déversé illégalement des déchets à risque sanitaire dans des ports en Italie.

Le navire a sauvé de nombreux exilés, en Méditerranée. Mais en juin dernier, Matteo Salvini a privé l'Aquarius d'accès aux ports de son pays . Le ministre italien de l'Intérieur, d'extrême droite, soutient l'action judiciaire en cours. Et MSF dit avoir respecté les obligations légales.

"Notre impression, c'est qu'il s'agit seulement du dernier épisode d'une campagne de harcèlement qui dure depuis deux ans", explique Michael Neuman, directeur des études de MSF. "Un harcèlement judiciaire, politique et administratif qui vise les ONG de sauvetage et de recherche en Méditerranée, et qui a entraîné une recrudescence du nombre de morts et une incapacité quasi totale pour tout navire de procéder concrètement à ses activités de recherche et de secours".

Dans la région de Catane, les autorités italiennes ont diffusé une vidéo censée montrer le déversement illégal de déchets à risque sanitaire. Le parquet soutient que les ONG auraient évité de payer près de 460 000 euros. Des ONG qui dénoncent une campagne motivée par des raisons politiques, aux conséquences dramatiques.

Les migrants sauvés par l'Aquarius, en juin, et que l'Italie a refusé d'accueillir, ont fini leur long périple en Espagne. Le navire reste bloqué à Marseille, mais son sort dépendra des mesures que prendront les autorités françaises.

"A Marseille, c'est le statu quo pour l'Aquarius", indique Giorgia Orlandi. "L'équipe de SOS Méditerranée n'a jusqu'à présent reçu aucune notification des autorités françaises au sujet de la mise sous séquestre décidée par les magistrats de Catane, qui ont lancé la même procédure à l'encontre d'Open Arms. Pour l'instant, il pourrait ne pas y avoir de commission rogatoire, mais seulement un ordre d'exécution prévu dans le cadre des règles européennes".

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