Qui est Juan Guaido, l'homme qui veut éjecter Maduro du Venezuela ?

Juan Guaido, chef du parlement vénézuélien qui s'est autoproclamé président
Juan Guaido, chef du parlement vénézuélien qui s'est autoproclamé président
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Par Joël Chatreau
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Juan Guaido aurait-il pu imaginer cet étonnant destin quand il était jeune ingénieur ? Cet opposant vénézuélien de 35 ans, député et chef du parlement, vient de défier le président Nicolas Maduro face au monde entier. Voici le portrait d'un homme qui ne manque pas d'audace.

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Juan Guaido n'a que 35 ans mais il prend déjà son destin à pleines mains. En s'autoproclamant "président en exercice" du Venezuela pour, a-t-il expliqué, former "un gouvernement de transition et obtenir des élections libres", il défie comme jamais Nicolas Maduro, tout juste investi à la tête du pays - le 10 janvier dernier, pour un deuxième mandat de six ans - au nom de la "Révolution bolivarienne" créée de toutes pièces par le défunt chef d'Etat, Hugo Chavez.

"Frères et soeurs, a écrit Juan Guaido sur son compte Twitter, souvenez-vous pour toujours que si nous résistons et persistons, cette lutte vaudra la peine".

Le jeune ingénieur, qui est devenu député et préside actuellement le parlement, doit par conséquent assumer le gros risque auquel il s'expose, ainsi que sa famille. Car il a beau avoir l'opposition vénézuélienne derrière lui, et le soutien d'une grande partie de la communauté internationale, Maduro garde de son côté le soutien de l'armée, réaffirmé par son ministre de la Défense, le général Vladimir Padrino Lopez, et les commandants militaires des différentes régions.

De la force de caractère et de l'audace

Mais Juan Guaido n'est pas homme à se laisser impressionner. Quand il n'était encore qu'adolescent, il a survécu à ce que le Venezuela a appelé "la tragédie de Vargas", le nom de l'Etat côtier où de terribles inondations avaient fait des milliers de morts et disparus en 1999. C'est dans cette région qu'il a ensuite gagné son poste de parlementaire en décembre 2015. Au début de cette même année, il avait encore montré sa force de caractère en faisant une grève de la faim pour justement exiger la tenue d'élections législatives, élections qui avaient permis à une alliance d'opposition de remporter la majorité à la Chambre des députés.

Dernier "rescapé" de la répression menée par Maduro

Le "président" vénézuélien autoproclamé, qui avait fait ses classes politiques au sein de la social-démocratie lorsqu'il était étudiant, est entré au parti Voluntad Popular (Volonté populaire) dès sa création en 2009. Il y a grimpé les marches à grande vitesse ces dernières années mais, il le sait, parce qu'il a été particulièrement aidé par des circonstances malheureuses.

Ses compagnons de l'opposition, principales figures du mouvement, ont subi la répression du régime de Maduro et se sont vus écartés : Leopoldo Lopez (en photo ci-dessus) est maintenu en résidence surveillée, Freddy Guevara s'est réfugié dans la résidence de l'ambassadeur du Chili à Caracas, Carlos Vecchio s'est exilé aux Etats-Unis. Désormais, Juan Guaido est leur dernier espoir de voir un changement radical au Venezuela.

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