Le film de François Ozon "Grâce à dieu" a été présenté vendredi 8 février 2019 à la Berlinale. Il relate le parcours de trois victimes d'un prêtre pédophile, à partir d'une histoire vraie. L'accusé, Bernard Preynat, pourrait être jugé cette année.
PUBLICITÉLe festival international du film de Berlin (Berlinale) a présenté, vendredi 8 février 2019, un film dont la résonance avec l'actualité est forte. "Grâce à Dieu", du réalisateur français François Ozon, raconte la naissance de l'association de victimes "La Parole Libérée", fondée à Lyon (France) en 2015 par d'anciens scouts abusés par un prêtre pédophile, Bernard Preynat. Il suit le parcours de trois d'entre eux, incarnés à l'écran par Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud.
Hautement sensible, le sujet a, ces dernières semaines, occupé l'actualité judiciaire en France, l'archevêque de Lyon, le cardinal Barbarin, ayant, avec cinq autres personnes, comparu en janvier devant un tribunal pour ne pas avoir dénoncé les agressions sexuelles. Le jugement sera rendu le 7 mars.
"Pour moi, c'est un film qui ouvre le débat, a commenté François Ozon, en le présentant. J'espère que l'Eglise va s'en emparer. On a commencé à le montrer en France, et beaucoup d'évêques l'ont vu. On a eu des retours très positifs. On sent qu'au sein de la communauté catholique en France, les choses sont en train de changer. Il y a une prise de conscience très importante du fléau de la pédophilie. Et, surtout, de l'Omerta qu'il y a eue pendant toutes ces années."
Mis en examen pour agressions sexuelles, le prêtre pédophile Bernard Preynat pourrait, lui, être jugé cette année. L'un de ses avocats a assigné le film "Grâce à dieu" en référé, pour obtenir le report de la sortie, prévue en France le 20 février.