Abdelaziz Bouteflika est de plus en plus seul, lâché par ses soutiens

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Tous droits réservés REUTERS/Ramzi Boudina
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Par Olivier Peguy
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Plusieurs membres de la mouvance présidentielle ont pris leur distance, rejoignant l'avis du chef d'état-major qui a appelé le dirigeant à renoncer à son poste.

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Abdelaziz Bouteflika est affaibli - on le sait. Il est aussi de plus en plus isolé. Au pouvoir depuis 20 ans, le président algérien voit ses alliés le lâcher les uns après les autres.

Le Front de libération nationale (FLN)

Au sein même de son parti, le Front de Libération nationale (FLN), la contestation couve. Des voix se font entendre pour demander au président de quitter son poste.

On est bien loin de l'enthousiasme de début février, quand les militants du FLN plébiscitaient la candidature de Bouteflika pour un 5ème mandat (voir ici).

Le Rassemblement national démocratique (RND)

La coalition au pouvoir semble désormais se fissurer. Ce mardi, c'est le Rassemblement national démocratique (RND) qui a pris ses distances avec le camp présidentiel. Le leader de ce parti, Ahmed Ouyahia, était jusqu'à ces dernières semaines Premier ministre. Face à au mouvement de contestation populaire, Bouteflika l'a limogé.

L'Union générale des travailleurs algériens (UGTA)

La puissante UGTA a apporté ce mercredi son soutien à l'appel lancé par le chef d'état-major de l'armée à écarter le chef de l'Etat. Dans un communiqué, le chef de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Said, indique que son organisation "salue" l'appel du général Ahmed Gaïd Salah à mettre en œuvre l'article 102 de la Constitution.

Secrétaire général de l'UGTA depuis 1997, M. Sidi Saïd était jusqu'ici un farouche partisan de M. Bouteflika, auquel il a apporté un soutien sans faille.

L'armée

Et puis, il y a l'armée, puissant soutien du régime.Ce mardi, le chef d'Etat major a créé la surprise en appelant Abdelaziz Bouteflika à renoncer à son poste. Le général Ahmed Gaïd Salah est également vice-ministre de la Défense et il est considéré comme l'un des personnages les plus puissants du pouvoir algérien.

Algerian TV /Handout via Reuters/File Photo
Le général Ahmed Gaïd Salah et le président Abdelaziz Bouteflika, le 11 mars 2019Algerian TV /Handout via Reuters/File Photo

Dans sa déclaration, Le général Ahmed Gaïd Salah a plaidé pour le lancement de la procédure prévue par l'article 102 de la Constitution. Un texte applicable quand le président "pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l'impossibilité totale d'exercer ses fonctions" ou en cas de démission.

Quelle issue pour Bouteflika ?

Combien de temps Abdelaziz Bouteflika pourra-t-il tenir à son poste, étant de plus en plus isolé ?

S'il venait à quitter le pouvoir, est-ce que cela suffira à calmer la colère de la population ?

De très nombreux Algériens sont mobilisés depuis des semaines. Au départ, c'était contre la perspective d'un 5ème mandat du président. Désormais, c'est contre tout le régime, en place depuis des décennies.

- avec agences -

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