Élections générales espagnoles de 2019 : les forces en présence

Élections générales espagnoles de 2019 : les forces en présence
Tous droits réservés REUTERS/Eloy Alonso
Tous droits réservés REUTERS/Eloy Alonso
Par Euronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button

Aucun parti ne serait en mesure de remporter les 176 sièges nécessaires pour pouvoir gouverner seul, selon les derniers sondages.

PUBLICITÉ

En Espagne, la campagne électorale pour les élections générales est bien lancée, avec en ligne de mire le scrutin qui sera organisé le 28 avril prochain. Le parti socialiste de Pedro Sanchez est en tête des sondages. Mais aucun parti ne serait en mesure de remporter les 176 sièges nécessaires pour pouvoir gouverner seul, selon la dernière enquête du Centre espagnol de recherches sociologiques (CIS). De plus, à quinze jours de l’échéance, quatre électeurs sur dix se disent toujours indécis.

Quelles sont les principales forces en présence ? Quelle pourrait être la prochaine physionomie du Palacio de las Cortes de España ? Euronews fait le point.

PSOE, Pedro Sánchez

REUTERS/Jon Nazca

Le Premier ministre espagnol est, selon les sondages, le favori. Le socialiste est arrivé au pouvoir après avoir évincé le Premier ministre conservateur Mariano Rajoy en juin 2018, suite au vote d’une motion de censure adoptée à une majorité de 180 députés. A 46 ans, Pedro Sánchez ne dispose que de 84 députés sur les 350 sièges du Congrès. Dans l’impasse après le rejet de son projet de budget par les députés le 13 février dernier, Il s'était résolu à convoquer des élections anticipées. Les derniers sondages donnent au Parti socialiste entre 123 et 138 sièges.

Programme : le PSOE a axé sa campagne sur un important programme social et promet de lutter contre l'exclusion sociale et les inégalités. Sur la question catalane, les socialistes sont favorables au dialogue avec les indépendantistes, mais ils ont indiqué qu'ils ne sont contre un référendum d'autodétermination.

Alliance(s) possible(s) : Pedro Sánchez pourrait former un gouvernement avec le soutien de Podemos et des partis indépendantistes. La possibilité de s'allier avec Ciudadanos est également à l'ordre du jour, bien que la formation centriste ait déjà clairement rejeter une telle hypothèse. Le PSOE a assuré qu’aucun accord ne serait envisageable avec le PP ou VOX.

PP, Pablo Casado

REUTERS/Juan Medina

A 38 ans, Pablo Casado est le plus jeune candidat de l'histoire de son parti. Les sondages, cependant, ne valident pas ce choix et prédisent qu'il remportera entre 66 et 76 sièges au Congrès. Cela constituerait le pire résultat pour le Parti populaire depuis plus de trois décennies.

Programme : le PP est en faveur de l'unité espagnole. Pablo Casado a ainsi indiqué que s'il est élu Premier ministre, il envisagerait de réactiver l'article 155, qui permettrait au gouvernement central de reprendre le contrôle direct de la Catalogne.

Tenant d’une ligne beaucoup plus à droite, le successeur de Mariano Rajoy veut incarner un renouveau conservateur. Il s’est notamment prononcé pour des lois beaucoup plus strictes sur l’avortement. Il s'est dit également contre l'exhumation de Franco de "El Valle de Los Caídos", (la Vallée de ceux qui sont tombés). Des positions qui ont été un peu mises "au placard" ces dernières semaines

Le PP promet également une réduction significative des impôts, de réévaluer les pensions, et veut se rapprocher de la "España vacía" (l'Espagne vide), la partie "abandonnée" du pays, souffrant de dépeuplement.

Alliance(s) possible(s) : le PP souhaite mettre en place une large coalition de toutes les formations de droite et former un gouvernement avec le soutien de Ciudadanos et de VOX.

Podemos, Pablo Iglesias

REUTERS/File Photo

Depuis son arrivée sur la scène il y a quatre ans, Podemos a brisé le "bipartisme" qui régissait la vie politique espagnole. Mais le parti d’extrême gauche traverse actuellement une crise interne majeure. Son leader, Pablo Iglesias, 40 ans, était en congé paternité jusqu'à récemment. Les sondages prévoient qu'il obtiendra entre 33 et 41 sièges.

Programme : Podemos a axé sa campagne sur la lutte contre la corruption. Le parti s'est positionné comme l’ennemi des "puissants", les banques et les multinationales. Militant pour plus de progrès social, le parti promet notamment un revenu universel de base garanti et la protection des familles vulnérables. La formation de Pablo Iglesias se décrit comme pro-républicaine et féministe.

Alliance(s) possible(s) : Podemos pourrait conclure une alliance avec le PSOE et les partis indépendantistes pour former un gouvernement. Aucune alliance avec Ciudadanos n'est évoquée, encore moins avec le PP ou VOX.

Ciudadanos, Albert Rivera

REUTERS/Susana Vera/File Photo

Ciudadanos, se définit comme un "parti du centre, européiste, libéral et progressiste", alors que les adversaires de cette formation considèrent qu'elle est clairement ancrée à droite. Le "parti orange" a la volonté de faire voler en éclat l'éternel bipartisme, comme Podemos, mais toujours dans le respect de la Constitution et des règles démocratiques. Le sondage CIS lui donne 42 à 51 sièges.

Programme : Ciudadanos défend l'unité de l'Espagne et la fin des conflits indépendantistes. En matière économique, la formation centriste a exprimé son soutien à la classe moyenne et aux travailleurs indépendants en promettant notamment des baisse d'impôts.

Alliance(s) possible(s) : Ciudadanos aspire à récolter le plus de voix à droite, ce que les sondages ne reflètent pas exactement. Le parti s'est dit prêt à participer à un gouvernement avec le PP, appuyé également par VOX. Le parti centriste a affirmé qu'aucune alliance ou coalition avec le PSOE et encore moins avec Podemos ne serait possible.

VOX, Santiago Abascal

REUTERS/Sergio Perez

L'extrême droite pourrait entrer au Parlement espagnol pour la première fois depuis le retour de la démocratie en Espagne. Santiago Abascal, 42 ans, chef du parti, a une longue carrière politique derrière lui et a été membre du Parlement basque. VOX est présenté comme la probable grande surprise de ces élections, après sa percée lors des élections régionales en Andalousie.

VOX rejette les médias et communique avec ses électeurs par le biais des réseaux sociaux. Le parti de Santiago Abascal pourrait jouer un rôle décisif dans la création du nouveau gouvernement, les sondages lui donnent entre 29 et 37 sièges.

PUBLICITÉ

Programme : VOX accuse le PP d'être "lâche", et se positionne comme "la vraie droite". Le parti se prononce pour plus d'autorité et d'ordre en Espagne. Il est contre l'avortement, en faveur de l'expulsion des sans-papiers et prêt à ouvrir des débats nationaux sur le féminisme, la "question du genre", la possession d'armes. VOX est favorable à la suspension de l'autonomie en Catalogne.

Alliance(s) possible(s) : un gouvernement de droite n'est pas envisageable sans VOX, un constat que cette formation a bien intégré.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Le parlement espagnol va examiner un projet de loi pour régulariser des sans-papiers

69 ressortissants boliviens interdits de débarquer d'un navire de croisière

Le Parlement espagnol approuve un projet de loi d'amnistie pour les indépendantistes catalans