A Londonderry, on ne veut pas retomber dans la violence

La fragile paix en Irlande du Nord
La fragile paix en Irlande du Nord Tous droits réservés REUTERS/CLODAGH KILCOYNE
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Par Vincent McAviney
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Atmosphère pesante à Londonderry après la mort de la journaliste Lyra McKee.

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Londonderry, deuxième plus grande ville d'Irlande du Nord, a été le théâtre des heures les plus sombres de ce qu'on appelle les "Troubles" entre les républicains nationalistes et les Unionistes protestants.

La passerelle qui enjambe la rivière Foyle, The Peace Bridge, se veut un trait d'union entre les communautés. Mais les efforts de réconciliation sont aujourd'hui mis à mal. La mort de la journaliste Lyra McKee a réveillé les peurs d'un passé qu'on croyait révolu.

"Lyra McKee était âgée de 29 ans, raconte l'envoyé spécial d'euronews, Vincent McAviney. C'était une journaliste prometteuse. Elle se trouvait là, dans cette rue de Londonderry, faisant son travail de reporter, en couvrant les manifestations marquant l'anniversaire de l'Insurrection de Pâques. Elle s'était installée récemment à Londerry avec sa partenaire Sarah. Les deux jeunes femmes devaient aller à New York la semaine prochaine. Elles prévoyaient de se marier. Mais Lyra McKee a perdu la vie ici, tuée par un membre de la Nouvelle IRA."

Depuis ce drame, de très nombreuses voix s'élèvent pour condamner ce crime.

Nos espoirs et nos rêves, et tout ce qu'elle (Lyra) était, ont été brisés par un acte barbare.
Sara Canning
Partenaire de Lyra McKee
(Lyra) savait ce qui était juste, et elle se battait pour ça. Elle se battait pour les droits des sans-abris, pour les droits des homosexuels... C'était vraiment quelqu'un de bien. Ils n'auraient pas pu s'en prendre à meilleur qu'elle. Ils nous l'ont enlevée.
Julie McLaughlin
Amie de Lyra McKee

Quelques pistes pour expliquer ce drame

Comment en est-on arrivé là, à ce regain de tensions ? Certains mettent en avant les incertitudes liées au Brexit, ou encore l'incapacité des partis politiques à s'entendre pour former un gouvernement, et ce depuis 2 ans.

Nous sommes face à un vide politique en Irlande du Nord. Et ce vide, il faut le combler. Sinon, les choses vont dégénérer dans les rues. J'ai récemment écrit à tous les dirigeants politiques, y compris au chef du gouvernement, pour qu'ils s'entendent. Faute de quoi, la population va complètement les rejeter. Le gens n'ont aucune envie de revenir en arrière.
Colum Eastwood
Chef du Parti social-démocrate et travailliste
REUTERS/Clodagh Kilcoyne
Cérémonie d'hommage à L. McKee, avec un slogan : "Pas de retour en arrière"REUTERS/Clodagh Kilcoyne
Levez la tête et regardez autour de vous : partout sur les façades, on voit des dessins de gens avec des armes. C'est ça ce que voient les gens, même les enfants : des dessins à la gloire des héros du passé ! Maintenant, pour des jeunes de 14-15 ans, qui n'ont pas vraiment de perspectives de travail, et bien ce qu'on leur propose, c'est de rejoindre les rangs de la Nouvelle IRA, ou de tout autre groupe similaire. Pour ces jeunes, c'est présenté comme une perspective plus séduisante.
Eamon McCann
Journaliste et activiste

Sur ce mur, symbole des revendications séparatistes, ce message a été ajouté : "pas en notre nom", témoignant du rejet de la violence.

Journaliste • Olivier Peguy

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